Constellation a en effet déclaré vendredi avoir dit au département américain de l'Energie que les modalités et les conditions de la procédure de garantie du prêt pour le projet Calvert Cliffs 3 étaient impossibles à respecter.

Constellation a notamment dit au département de l'Energie que le coût de la garantie du prêt calculé par le Bureau de gestion et du budget (OMB) constituait un poids qui n'était pas raisonnable et allait occasionner des risques et des coûts inacceptables.

"Il y a un problème important dans le calcul du coût du crédit de l'OMB", a déclaré l'entreprise américaine.

"Après plusieurs tentatives infructueuses pour résoudre le problème avec le département de l'Energie et l'OMB, nous ne voyons plus comment trouver dans les temps un ensemble de modalités et de conditions que l'on puisse appliquer."

EDF s'est dit choqué par la décision de Constellation.

"Constellation sait que nous étions sur le point d'aboutir dans les discussions avec le département de l'Energie et que nous progressions de manière significative", a déclaré samedi EDF dans un communiqué.

"Constellation s'est retiré de Calvert Cliffs 3 malgré nos efforts répétés visant à réduire considérablement leur exposition et leur risque au projet."

Une porte-parole d'EDF a en outre dit qu'il était "incertain à ce stade de savoir si le projet allait avancer compte tenu de la décision surprenante de Constellation."

Constellation, qui n'a pas précisé quel était le montant attendu du coût du réacteur nucléaire, a indiqué au département de l'Energie qu'il ne s'agissait que de son propre avis et qu'EDF était au courant de sa position.

Le groupe américain a déclaré qu'UniStar, le partenariat formé par Constellation et EDF pour développer des réacteurs de nouvelle génération aux Etats-Unis, n'avait pas retiré sa demande de garantie fédérale pour un prêt et qu'aucune décision n'avait été prise concernant l'avenir de Calvert Cliffs 3.

La décision de Constellation constitue un nouveau point de discorde avec EDF, les deux groupes étant déjà en conflit, des sources proches du dossier ayant dit à Reuters en septembre que le groupe américain envisageait d'exercer l'option d'un précédent accord l'autorisant à vendre à l'électricien français jusqu'à deux milliards de dollars d'actifs.

Scott DiSavino et Michael Erman, Alexandre Boksenbaum-Granier pour le service français