Paris (awp/afp) - Les indices européens étaient aidés par la baisse des cours du pétrole jeudi tandis que les places asiatiques se sont mises en mode pause à l'unisson avec la clôture en repli de Wall Street la veille.

En Asie, Tokyo a reculé de 0,3%, Hong Kong de 1,3% et Shanghai de 0,5%. Vers 10h30, Paris montait de 0,30%, portée par le luxe et des valeurs défensives de l'industrie, Francfort s'adjugeait 0,14% et Milan +0,07%. En revanche, Londres (-0,22%) était pénalisée par ses valeurs pétrolières. La Bourse suisse voyait quant à elle son indice phare SMI aussi virer au rouge (-0,12%).

"Le tendance à la hausse continue d'être soutenue par un euro plus faible, qui favorise les exportations, et par un prix du pétrole moins élevé, qui réduit les coûts d'importation de l'énergie et coupe un peu l'herbe sous le pied à la récente hausse des prix", commente Jochen Stanzl, pour CMC Market. Encouragés par une saison des résultats trimestriels positive et une consommation au rendez-vous, certains investisseurs craignent cependant que l'augmentation des prix ne devienne hors de contrôle.

L'inflation est au plus haut depuis 1990 aux États-Unis, où les prix à la consommation sont en hausse de 6,2% sur un an. Les pressions sur la chaîne d'approvisionnement mondiale et la hausse des prix de l'énergie constituent un défi pour les perspectives d'inflation et donc pour les banques centrales.

Certaines ont commencé et d'autres s'apprêtent à réduire l'ampleur des mesures de relance monétaire extraordinaires qui ont été mises en place pour soutenir l'économie pendant la pandémie mais en cas d'inflation plus persistante qu'attendu, elles pourraient décider d'accélérer le retrait de ce soutien et de relever leurs taux directeurs plus tôt que prévu.

Thyssenkrupp confiant

Le conglomérat allemand (+3,97% à 10,60 euros à Francfort) a vu ses résultats s'améliorer nettement lors de son exercice décalé 2020/2021, grâce à une reprise de ses activités et aux économies réalisées via son plan de restructuration, qui inclura l'introduction en Bourse de sa filière hydrogène.

Pour l'exercice 2021/2022, le conglomérat prévoit un "doublement" de son bénéfice opérationnel, entre "1,5 et 1,8 milliard d'euros", et un bénéfice net à "1 milliard d'euros", malgré des "difficultés temporaires" liées aux actuelles pénuries de matériaux.

Le directeur financier de Continental limogé

Le directoire de l'équipmentier automobile allemand a limogé mercredi soir son directeur financier, Wolfgang Schäfer, 62 ans, avec effet immédiat. Cette décision a été prise "dans le contexte des enquêtes actuelles du parquet de Hannovre" concernant le dieselgate, indique l'entreprise.

Il est remplacé par Katja Dürrfeld, 49 ans, actuellement directrice financière de la division ContiTech. L'action perdait 2,53% à 107,98 euros à Francfort.

Dividende exceptionnel chez Royal Mail

Le titre du groupe postal britannique grimpait de 5% à 459,90 pence, porté par la publication d'un bénéfice opérationnel de 311 millions de livres pour son premier semestre, contre une perte de 20 millions un an auparavant. Il annonce redistribuer 400 millions de livres à ses actionnaires via un programme de rachats d'actions de 200 millions et le reste sous forme de dividende exceptionnel.

Les cours du brut refluent

L'euro ne bougeait guère face au dollar (+0,06% à 1,1330 dollar) alors qu'Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque centrale européenne a dit mercredi vouloir "éviter l'erreur d'un resserrement prématuré" de la politique monétaire.

Les cours du pétrole poursuivaient leur repli de la veille, pénalisés par la robustesse du dollar et par des informations selon lesquelles Joe Biden et son homologue chinois Xi Jinping ont discuté de la possibilité de puiser dans leurs réserves pour faire reculer les prix du brut qui attisent l'inflation.

Vers 10h20 le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier cédait 0,47% à 79,90 dollars à Londres. À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de décembre lâchait 0,88% à 77,67 dollars.

"Les pressions inflationnistes s'intensifient partout et certains investisseurs sont nerveux quant aux perspectives de croissance à court terme qui pourraient se traduire par une baisse de la demande", explique Edward Moya, analyste chez Oanda.

Le bitcoin s'effritait de 1,26% à 59'351 dollars.

afp/vj