À Paris, l'indice CAC 40 perd 1,55% à 5.333,71 points vers 8h20 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 1,04% et à Londres, le FTSE cède 0,55 %.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 1,44%, le FTSEurofirst 300 de 0,84% et le Stoxx 600 de 1,09%, à un plus bas depuis le 29 mars.

Les indices européens avaient terminé mercredi en hausse mais la dernière déclaration de Donald Trump a brisé l'optimisme, modéré, des investisseurs.

Le président américain a déclaré mercredi soir que la Chine avait "rompu l'accord" qu'elle avait établi avec les Etats-Unis lors de leurs négociations et assuré qu'il maintiendrait le relèvement de 25% des droits de douane sur les produits chinois tant que la Chine n'aurait pas mis fin aux pratiques qu'il dénonce.

La délégation chinoise, en route pour Washington, avec son chef, le vice-Premier ministre Liu He, entend montrer la sincérité de son pays, a déclaré jeudi un porte-parole du ministère chinois du Commerce. La Chine est préparée à toutes les possibilités et espère que les Etats-Unis pourront résoudre les problèmes actuels par la coopération et la consultation, a-t-il ajouté.

"Alors que la semaine dernière, on espérait avoir un accord dans le courant du mois, les événements de ces derniers jours laissent penser que les allers-retours de ces derniers mois n'étaient rien de plus que de la gesticulation politique et que nous sommes encore loin de tout accord susceptible de répondre aux attentes du marché", dit Michael Hewson, analyste en chef chez CMC Markets.

L'agenda macro-économique est exclusivement américain ce jeudi avec, à 12h30 GMT, les chiffres de la balance commerciale, les inscriptions au chômage et les prix à la production.

Le marché suivra aussi le discours que doit prononcer à 12h30 GMT Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, lors d'un colloque sur les classes moyennes.

VALEURS

Les tensions commerciales se traduisent par une baisse du secteur automobile, dont l'indice Stoxx recule de 1,87%, évoluant à un plus bas d'un mois.

Le compartiment est aussi pénalisé par le repli de Continental, qui cède 2,96% à la Bourse de Francfort, après l'annonce d'une baisse de son bénéfice net.

A Paris, Renault, Faurecia et Valeo perdent entre 2,22% et 3,94%.

Le secteur bancaire recule de 1,71% et celui des services financiers abandonne aussi 2,02%, pénalisés par le repli des rendements obligataires et la perspective éloignée d'une hausse des taux en Europe. La banque italienne Banco BPM pèse également sur la tendance, avec une chute de 5,46%, après avoir enregistré une baisse de 32,6% de son bénéfice net au premier trimestre.

ArcelorMittal (-4,48%) signe la plus forte baisse du CAC 40, le sidérurgiste ayant abaissé sa prévision de demande sur ses principaux marchés.

En tête du Stoxx 600, le titre Leonardo grimpe de 4,96%, le groupe italien de défense ayant confirmé ses prévisions annuelles après avoir fait d'une hausse à deux chiffres de ses ventes et de ses prises de commandes sur le premier trimestre.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini en baisse de 0,93%, à un plus bas de six semaines en clôture, prolongeant son recul des trois dernières séances.

Le tendance a été similaire en Chine, où le CSI 300 des grandes capitalisations a perdu 1,85% pour retomber à un plus bas depuis la fin février.

L'annonce d'une hausse des prix à la production en Chine en avril, signe que les mesures supplémentaires engagées par Pékin pour soutenir l'économie pourraient avoir donné un souffle nouveau à la demande, n'a pas permis de contrebalancer les inquiétudes liées au commerce.

A WALL STREET

La Bourse de New York a terminé sans tendance bien affirmée mercredi, les investisseurs n'ayant pas voulu s'engager avant de nouvelles négociations commerciales cruciales entre les Etats-Unis et la Chine. [.NFR]

L'indice Dow Jones a pris 0,01% mais le S&P-500 a cédé 0,16%, et le Nasdaq Composite a laissé 0,26%, plombé dans les derniers échanges par Intel (-2,5%) en réaction à ses perspectives triennales.

TAUX

L'aversion pour le risque favorise un retour sur le marché obligataire où le rendement de l'emprunt américain à 10 ans cède plus de trois points de base, sous 2,45%. Il a touché la veille un plus bas depuis le 1er avril, à 2,426%, avant d'effacer ses pertes en réaction à un tweet de Donald Trump laissant entendre qu'un accord commercial avec la Chine n'était pas exclu.

Le 10 ans allemand cède près de deux points de base à -0,06%, se rapprochant d'un plus bas de plus d'un mois.

CHANGES

Le dollar est quasiment stable face à un panier de devises de référence mais recule de plus de 0,4% face au yen qui profite de son statut de valeur refuge dans le contexte de regain de tensions commerciales. La devise japonaise a touché un pic de plus de six semaines à 109,58.

L'euro évolue sous le seuil de 1,12 dollar

PÉTROLE

Les cours du brut sont en baisse d'environ 1%, les inquiétudes sur les relations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine occultant la baisse inattendue des stocks de brut américains.

Le Brent recule sous 70 dollars le baril et le brut léger américain se traite à 61,50 dollars.

MÉTAUX

Les cours des métaux industriels reculent face aux tensions entre Washington et Pékin sur le commerce: le cuivre a reculé à un plus bas de près de trois mois, à 6.111 dollars la tonne.

(Avec Patrick Vignal, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga