Alphavalue - Les racines espagnoles de Corporacion Financiera Alba semblent lui coûter bien cher en termes de décote sur actif net réévalué. Le titre se traite ainsi avec une décote de près de 38% (61% de potentiel de hausse) avec des actifs qui sont quasiment tous cotés (85% des actifs bruts) et pratiquement aucune dette au niveau de la société mère.Le groupe ACS, son principal actif (participation de 18%, 46% des actifs bruts) offre lui-même 50% de potentiel de hausse.

Alba est en mode rotation d’actifs, avec une cession partielle d'ACS (5% vendus au T1 2011, pour une participation résiduelle de 18,3%) suite à l'acquisition en 2010 de participations minoritaires dans des entreprises espagnoles respectées telles que Indra Sistemas, Ebro Food ou Clinica Baviera. Même ses 20% détenus dans le spécialiste en acier inoxydable Acerinox - secteur difficile s'il en est - se sont avérés plutôt résilients au cours des 5 dernières années.

Alba met en équivalence ses participations, de sorte que ses propres résultats consolidés n’ont pas vraiment de signification sur le plan opérationnel. Le point important est que la société est riche et couvre facilement ses propres dividendes. Ses revenus de dividendes de €170m (dont €120m proviennent d’ACS) couvrent aisément les €60m de dividendes ou plus.

La capacité d’ACS à payer ses propres dividendes est une autre histoire et reste sujette à caution, les FCF du géant espagnol ne couvrant même pas ses dividendes, alors que ce dernier doit par ailleurs également composer avec un endettement assez lourd. Heureusement le groupe ACS est aussi engagé dans un processus de rotation d'actifs massif et devrait procéder à de nouvelles cessions après avoir déjà soldé en août 2010 la majeure partie (15,5%) de sa participation dans Abertis.

Pour revenir à Alba, 2011 est une année exceptionnelle car les gains en capital sur la vente de la participation de 5% dans ACS ont été partiellement distribués sous forme de dividendes exceptionnels. Les maths font ainsi état d’un surplus de €100m/an pour augmenter la base d’actifs. Pas mal pour une entreprise ne valant que €1,6md.

L'action a presque perdu la moitié de sa valeur par rapport à ses plus hauts de mars dernier. Et pour cause, personne ne veut être vu avec des titres espagnols en portefeuille par les temps qui courent. Mais Alba est de facto le support idéal pour jouer un rebond des valorisations espagnoles.