Pour son édition 2020, le Prix Crédit Agricole d'histoire des entreprises a été attribué à Mickaël Llopart pour sa thèse d'histoire intitulée Entre l'Etat, l'usine et le marché : le « problème de l'azote » en France. Retour sur les débuts controversés d'une entreprise publique durant l'entre-deux-guerres, l'Office national industriel de l'azote (1924-1940). Cette thèse a été soutenue à l'Université de Toulouse - Jean Jaurès sous la direction de Jean-Marc Olivier et Alain Boscus.

Cette recherche est consacrée à une entreprise très spécifique dont l'objectif était d'assurer l'indépendance nationale en matière d'engrais. Sa qualité d'office public, juridiquement assez floue, la faisait relever de la tutelle publique mais sans monopole ni avantage statutaire et devant agir dans un secteur concurrentiel. Après des débuts difficiles, la réussite de l'ONIA tient au contexte de crise des années trente qui lui a permis de jouer un rôle central dans la reconfiguration du marché. Le jury a été particulièrement sensible à la dimension globale de l'étude qui donne un exemple d'intervention de l'Etat dans un type particulier de production industrielle. Appuyée sur un corpus de sources conséquent, cette thèse et le livre qui en sortira marqueront le champ de l'histoire industrielle française.

Par ailleurs, le jury a tenu à distinguer une candidate par une mention spéciale qui lui permet donc de se voir attribuer une aide à l'édition.

Il s'agit de Cécile Modanese pour sa thèse d'histoire contemporaine consacrée à La Dynastie des pépiniéristes Baumann de Bollwiller et son influence sur l'horticulture et le goût des jardins (18ème - 20ème siècles). Cette thèse a été soutenue à l'Université de Haute-Alsace et dirigée par Nicolas Stoskopf et Bernard Jacqué. Elle retrace l'histoire d'une entreprise familiale et son rôle dans la diffusion des modèles de jardins et de vergers en Europe. L'entreprise n'a laissé que peu d'archives mais Cécile Modanese a réussi à rassembler un solide corpus documentaire (archives privées, fonds notariaux, catalogues de productions…) qui a abouti à une belle étude.

Enfin, le jury tient à signaler la grande qualité des travaux qui lui ont été soumis cette année et a été particulièrement attentif aux thèses présentées par Hélène Morlier sur les Guides de voyage Joanne (1841-1919), et par Sabine Pitteloud sur le rôle des multinationales et les débats sur l'internationalisation en Suisse (1942-1993).

Le Prix Crédit Agricole d'histoire des entreprises valorise des travaux de recherche inédits sur l'histoire des entreprises en France du 19ème au 21ème siècle. Le Prix s'attache à distinguer la pertinence et l'originalité de la problématique, la solidité des sources et de la méthode ainsi que la qualité de l'écriture de l'ouvrage. Présidé par Franck Bertrand, membre du conseil d'administration de la Fondation Maison de Salins et directeur général du Crédit Agricole de Franche-Comté, le jury est composé de personnalités de la banque, de l'université, de la recherche et de la presse. Le prix est doté de 6 000 euros dont la moitié est destinée à faciliter la publication du travail primé dans la collection « Perspectives historiques - Entreprises » des Presses universitaires François Rabelais.

Organisé en partenariat avec la revue « Entreprises et Histoire », le Prix Crédit Agricole d'histoire des entreprises est porté par la Fondation d'entreprise Maison de Salins. Celle-ci est basée à Salins-les-Bains, dans le Jura, où se trouve le siège social de la première caisse locale, berceau du Crédit Agricole. La Fondation, lieu de rencontre et de réflexion, s'attache à promouvoir le modèle coopératif et à mettre en valeur son histoire.

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Crédit Agricole SA published this content on 28 December 2020 and is solely responsible for the information contained therein. Distributed by Public, unedited and unaltered, on 31 December 2020 23:06:07 UTC