Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes progressaient toujours jeudi en amont de la décision de la Banque centrale européenne (BCE), qui devrait prendre un ton plus ouvert sur l'inflation, même si ses mesures de soutien à l'économie resteront vraisemblablement inchangées.

Vers 11H10 GMT, les places boursières européennes confortaient leur rebond des deux séances précédentes: la Bourse de Paris gagnait 0,80%, repassant au-dessus des 6500 points tandis que Londres se hissait à nouveau au-delà des 7000 points (+0,18%). Francfort gagnait pour sa part 0,95% et Milan 1,24%.

La Bourse de New York, qui a profité mercredi de bons résultats d'entreprises, s'orientait également vers une ouverture positive: le contrat à terme sur le Dow Jones gagnait 0,23%, celui sur le S&P 500 prenait 0,21% et celui sur le Nasdaq 0,18%.

Les marchés attendaient avec confiance la décision de la BCE, qui sera suivie d'une conférence de presse de sa présidente, Christine Lagarde, à 12H30 GMT.

L'institution de Francfort ne devrait pas apporter de changement majeur à sa politique de soutien massif à l'économie, mais infléchir en revanche sa communication autour de sa cible d'inflation.

Les marchés s'attendent à "une BCE très accommodante dans le cadre de l'évolution de sa +guidance+ (ses orientations économiques, NDLR)", la "nouvelle vague de Covid-19" renforçant cette conviction, selon Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés chez IG France.

Il y a deux semaines, la BCE a annoncé mettre fin à son objectif, inchangé depuis 18 ans, d'une inflation "en-dessous mais proche de 2%", en faveur d'une nouvelle cible fixée à 2% sur le moyen terme.

En rehaussant, même à la marge, son objectif d'inflation, l'institution de Francfort pourrait ainsi se laisser plus de champ avant d'envisager un éventuel relèvement de ses taux directeurs.

Mais "le risque pour les marchés est qu'ils sont +positionnés+ pour recevoir un message très accommodant", comme en témoignent les niveaux des taux d'intérêt et de l'euro notamment, "donc toute communication un peu moins souple qu'attendu créerait la surprise", juge encore M. Baradez.

Sur le marché obligataire, l'attentisme dominait avant le verdict de la BCE: les taux d'emprunt, qui ont beaucoup baissé ces derniers jours, restaient globalement inchangés en Europe tandis que le taux d'emprunt américain à dix ans continuait de se redresser légèrement.

Côté statistiques, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage et les reventes de logements pour juin aux Etats-Unis sont attendues dans l'après-midi.

EssilorLuxottica n'était pas affecté dans l'immédiat (+1,08% à 153,56 euros) par l'amende de plus de 125 millions d'euros infligée par l'Autorité de la concurrence à l'italien Luxottica, premier fournisseur mondial de lunettes, pour avoir "imposé" en France, "aux opticiens, des prix de vente au détail et leur avoir interdit de vendre sur internet".

Daimler vers le tout électrique

Le constructeur allemand gagnait 1,82% à 72,15 euros. Le groupe, qui "se prépare" à devenir entièrement électrique avant 2030, veut construire huit usines de cellules de batteries dans le monde, selon un communiqué.

Les valeurs bancaires s'affichaient en hausse en amont de la réunion de la BCE: à Paris, Société Générale gagnait 1,74% à 24,56 euros, BNP Paribas progressait de 1,17% à 50,82 euros et Crédit Agricole de 0,96% à 11,74 euros.

A Francfort, Deutsche Bank montait de 1,05% à 10,61 euros et Commerzbank de 1,13% à 5,57 euros.

A Paris, le géant de la publicité gagnait 2,44% à 55,36 euros, profitant de la révision à la hausse de ses perspectives pour 2021. Il s'attend à retrouver ses niveaux pré-pandémie dès cette année, contre 2022 auparavant, poussé par sa croissance aux Etats-Unis.

Les prix du pétrole continuaient de progresser. Vers 11H10 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre prenait 0,94% à 72,91 dollars à Londres par rapport à la clôture de mercredi. A New York, le baril de WTI pour le même mois progressait de 0,97% à 70,98 dollars.

L'euro restait stable face au billet vert (-0,04% à 1,1790 dollar), après avoir atteint la veille un plus bas depuis début avril, à 1,1752 dollar.

Le bitcoin se stabilisait également (-0,2% à 31.755 dollars).

afp/ol