PARIS (awp/afp) - Christel Heydemann, nommée directrice générale d'Orange fin janvier, prend ses nouvelles fonctions lundi avec de nombreux défis à relever, avant l'arrivée d'un nouveau président à ses côtés, prévue à l'issue de l'assemblée générale de mai.

Le départ contraint de Stéphane Richard, PDG du géant français des télécoms depuis 2011, condamné en novembre dans l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais, avait précipité la nomination d'une nouvelle direction, dans le cadre d'une gouvernance dissociée.

Son casting est quasiment terminé: outre Mme Heydemann, ex-dirigeante de Scheider Electric âgée de 47 ans, Jacques Aschenbroich, actuellement à la tête de l'équipementier automobile Valeo, a vu sa candidature au poste de président d'Orange validée mercredi par le conseil d'administration du groupe.

Soutenue notamment par l'État, premier actionnaire d'Orange, sa nomination doit encore être entérinée par l'assemblée générale des actionnaires, convoquée le 19 mai.

Mme Heydemann a été "associée à tout le processus concernant le choix du futur président", a-t-on assuré au sein du groupe, en précisant que "chacun sera dans son rôle" dans ce futur binôme "solide et complémentaire" à la tête d'Orange.

Mais pour aller au bout de son mandat de quatre ans à la présidence, M. Aschenbroich, 67 ans, dépassera nécessairement la limite d'âge, que les statuts de l'entreprise fixent à 70 ans.

Le conseil d'administration d'Orange va donc soumettre à l'assemblée générale une modification des statuts pour qu'un mandat puisse se terminer au-delà de l'âge limite, a annoncé l'entreprise.

Les salariés actionnaires, qui détiennent près de 7% du capital et 10% des droits de vote, ont déjà dit vouloir voter contre une telle modification.

La capacité de Mme Heydemann, ancienne directrice des ressources humaines chez Alcatel-Lucent, à maintenir un climat social apaisé au sein du groupe sera scrutée de près dans ce contexte.

Fin décembre, l'entreprise a annoncé la signature d'un nouvel accord intergénérationnel sur 2022-2024, censé favoriser le recrutement de profils âgés de moins de 30 ans, tout en proposant aux plus âgés "un nouveau dispositif de temps partiel", fondé sur le volontariat, qui concernerait, selon les représentants syndicaux, entre 6.000 et 10.000 salariés de plus de 57 ans.

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