Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a nettement reculé vendredi (-1,68%) après le discours du président de la Banque centrale américaine qui a réaffirmé mettre la lutte contre l'inflation au coeur de sa politique, terminant une deuxième semaine en nette baisse.

L'indice vedette CAC 40 a perdu 107,30 points à 6.274,26 points. Sur la semaine, il recule de 3,41%, portant ses pertes à 12,29% depuis le 1er janvier. C'est sa pire semaine depuis le milieu du mois de juin, au cours de laquelle il avait touché son plus bas en clôture de l'année.

En hausse à l'ouverture, puis autour de l'équilibre jusqu'à 16 heures, début du discours du président de Jerome Powell, la cote Parisienne a décroché ensuite, comme les places européennes et américaines. Elle retombe à son niveau de la fin du mois de juillet.

La semaine à s'interroger sur la teneur du discours "montre à quel point les marchés sont dirigés par les banques centrales", rappelle Lionel Melka, directeur de la recherche chez Homa Capital.

Et si les marchés ont passé l'été à se raccrocher à des "chimères", avec une moindre sévérité dans les prochaines mesures, "Powell a réaffirmé qu'il irait jusqu'au bout, et qu'ils ne savent pas encore quand s'arrêter", dans les hausses des taux directeurs, le principal outil des banques centrales pour lutter contre l'inflation, poursuit-il.

La Fed va "vigoureusement user de ses outils" pour juguler la hausse des prix, a prévenu M. Powell ce qui va entraîner "une longue période de croissance plus faible", mais y renoncer serait, selon lui, encore plus dommageable pour l'économie.

Le ralentissement de l'inflation en juillet mesuré notamment par l'indicateur PCE publié vendredi, n'est pas suffisant pour baisser la garde, a-t-il également commenté.

Le président de la Fed "n'a laissé aucune porte de sortie" à laquelle les teneurs d'une ligne plus souple auraient pu se raccrocher, estime M. Melka.

Les taux d'intérêt sur la dette de la France ont continué de progresser et celui de l'échéance à 10 ans, qui fait référence, est même passé en clôture au-dessus des 2% (2,01%), pour la première fois depuis fin juin. Il était encore à 1,46% le 15 août.

Sanofi seul à sortir du lot

Le géant pharmaceutique Sanofi est la seule valeur du CAC 40 a avoir fini significativement dans le vert: le titre a pris 1,79% à 81,89 euros, alors que les inquiétudes des investisseurs quant aux conséquences financières du litige aux Etats-Unis autour du Zantac, un traitement contre les brûlures d'estomac, s'amenuisaient.

Deux autres valeurs, Publicis (+0,18% à 49,37 euros) et Vivendi (+0,02% à 9,04 euros), ont réussi à garder la tête hors de l'eau.

Sur le SBF 120, Ubisoft (+3,39% à 44,50 euros), fréquemment l'objet de rumeurs d'achat, a aussi profité de l'intérêt d'Amazon sur l'éditeur de jeux vidéo Electronic Arts, selon le média suédois GLHF.

TotalEnergies cède sa participation dans un champ gazier russe

Le géant français TotalEnergies (-0,20% à 53,93 euros) a annoncé vendredi s'être accordé avec son partenaire russe Novatek pour lui céder sa participation de 49% dans la société Terneftegaz, qui exploite le champ gazier de Termokarstovoïe en Russie.

Du rouge partout

"Il n'y avait pas d'endroit où se cacher" sur le marché des actions, observe M. Melka. Les valeurs technologiques comme Teleperformance (-3,54% à 289 euros), le luxe comme Hermès (-3,71% à 1.336,50 euros), l'automobile avec Renault (-3,27%à 27,41 euros) ou les banques à l'image de Crédit Agricole (-1,84% à 9,12 euros), ont fini avec des pertes.

Sur la semaine, les craintes concernant la consommation ont contribué à faire perdre 8,09% au géant des centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield (51,57 euros l'action), pire performance de la semaine sur l'indice CAC 40.

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