MILAN (Reuters) - La banque italienne Creval a jugé lundi que le prix de l'offre d'achat lancée par Crédit agricole pour en prendre le contrôle était insuffisant, estimant qu'il devait être relevé d'au moins 23%.

La filiale italienne du groupe bancaire français, CAI, offre 10,50 euros par action pour racheter Creval, soit un total de 737 millions d'euros, afin de renforcer sa présence en Italie, son deuxième marché après la France.

Mais à la veille de l'ouverture de l'offre publique d'achat, Creval a déclaré lundi que sur la base des estimations fournies par ses conseils Bank of America et Mediobanca, son conseil d'administration jugeait que le prix devait se situer entre 12,95 et 22,70 euros.

En Bourse, l'action Creval s'est toujours traitée à des niveaux supérieurs à l'offre de Crédit agricole depuis qu'elle a été présentée en novembre. Lundi, elle s'échangeait à 12,064 euros en milieu de matinée.

L'offre publique, qui a reçu la semaine dernière le feu vert des autorités bancaires et boursières concernées, s'ouvrira mardi et courra jusqu'au 21 avril.

"Tout en reconnaissant que le rapprochement d'une banque solide et bien positionnée comme Creval et d'un groupe bancaire comme CAI peut avoir des effets positifs, le conseil d'administration est convaincu que le prix de 10,50 euros n'est pas approprié d'un point de vue financier", a déclaré Creval.

La banque ajoute que le nouvel ensemble né d'une fusion engrangerait 321 millions d'euros cette année grâce à la nouvelle réglementation italienne visant à favoriser les fusions d'entreprises.

CAI avait déclaré la semaine dernière qu'il n'était pas en mesure d'évaluer cet impact.

Creval estime en outre que les coûts d'intégration et de restructuration chiffrés à 345 millions d'euros par CAI sont exagérés par rapport à la moyenne de ceux enregistrés lors de récentes fusions entre banques en Italie.

(Andrea Mandalà; version française Claude Chendjou et Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)