Les recherches du Credit Suisse mettent en évidence que les inégalités et le gaspillage alimentaires dans le monde coûtent jusqu'à 13 600 milliards de dollars par an
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08.06.2021

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Le Credit Suisse Research Institute (CSRI) a publié un nouveau rapport de recherche intitulé «The global food system: Identifying sustainable solutions», le premier depuis qu'António Horta-Osório a repris la présidence du Conseil d'administration. Ce rapport étudie l'écart entre la production et le gaspillage de denrées alimentaires et présente des solutions potentielles permettant de réduire le coût annuel estimé à 13 600 milliards de dollars.

Un système alimentaire mondial durable serait bénéfique à la fois pour la santé humaine et pour l'écosystème de la planète. À l'heure actuelle pourtant, près de 700 millions de personnes sont sous-alimentées tandis que 40% de la population adulte mondiale souffrent de surpoids ou d'obésité. Certaines études laissent penser que 20% de l'ensemble des décès chez les adultes peuvent être attribués aux risques liés à l'alimentation. Il est nécessaire de changer de manière significative la production et la consommation d'aliments pour faire face à ces défis. Pour y parvenir, il faudra notamment durcir la réglementation et passer au crible le secteur agricole mondial.

La production et la consommation d'aliments ont un impact environnemental majeur
La malnutrition n'est pas la seule raison pour laquelle il faut changer le système alimentaire mondial. La production et la consommation d'aliments sont responsables de plus de 20% des émissions de gaz à effet de serre de la planète et représentent plus de 90% de la consommation d'eau douce (voir également: Water scarcity: addressing the key challenges). L'analyse suggère que l'empreinte environnementale du système alimentaire mondial risque de se détériorer fortement au cours des prochaines décennies si aucune mesure n'est prise. La croissance probable de la population mondiale à quelque 10 milliards de personnes d'ici à 2050, associée à une poursuite de la modification des régimes alimentaires, notamment dans la classe moyenne émergente en pleine expansion, pourrait accroître de 46% les émissions de GES liées à l'alimentation tandis que la demande de terres agricoles est susceptible d'augmenter de 49%. Une telle évolution est incompatible avec la nécessité d'atteindre des émissions nettes nulles à l'échelle mondiale d'ici à 2050.

Il faut lutter contre les pertes et le gaspillage de denrées alimentaires
Il serait possible de résoudre en partie les problèmes de malnutrition et d'empreinte environnementale en luttant contre les pertes et le gaspillage de denrées alimentaires. Plus de 30% des aliments produits sont perdus ou gaspillés. Cela signifie qu'en 2019, des denrées alimentaires à hauteur de quelque 408 milliards de dollars américains n'ont pas été vendues ni consommées. Le coût économique, environnemental et social associé au gaspillage alimentaire est estimé à 2600 milliards de dollars américains par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Éliminer ce gaspillage ne serait-ce qu'aux États-Unis et en Europe permettrait d'augmenter de 10% les réserves alimentaires mondiales disponibles. Les solutions doivent porter sur l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement, car 50% environ des pertes et du gaspillage sont imputables à la phase de production et de manutention, tandis que 45% découlent de la phase de distribution et de consommation.

Classement des pays en matière de durabilité alimentaire
La sous-alimentation, l'obésité, l'empreinte environnementale de la production d'aliments et le gaspillage de ceux-ci exercent une forte pression sur le système alimentaire mondial. Mais le fait que ces facteurs n'impactent pas tous les pays de la même manière indique qu'il est nécessaire d'élaborer des solutions ou des stratégies adaptées au cas par cas. Dans l'indice de durabilité alimentaire mis en place par le Barilla Center for Food and Nutrition, la France, les Pays-Bas et le Canada se profilent en tête du classement tandis que la Russie, la Bulgarie et les Émirats arabes unis ferment la marche. Les défis en matière de durabilité diffèrent selon les régions: les pays développés sont les plus mauvais élèves en ce qui concerne les habitudes alimentaires et le gaspillage. Quant aux pays émergents, ils doivent remédier aux pertes de denrées alimentaires et améliorer la qualité de vie en général.

Nécessité de changer les habitudes alimentaires
Un changement des habitudes en faveur d'un régime plus végétarien est incontournable si l'on veut accroître la durabilité du système alimentaire mondial. Les recherches indiquent qu'un tel régime fera non seulement baisser de quelque 90% les émissions de GES par rapport à celles imputables au mode d'alimentation moyen actuel, mais qu'il pourra également réduire le nombre de décès prématurés chez les adultes d'environ 11 millions. Les produits alternatifs à base de protéines animales présentent un fort potentiel de croissance, et le rapport estime que le marché des produits carnés et laitiers alternatifs pourrait passer d'une taille actuelle de quelque 14 milliards de dollars américains à 1400 milliards d'ici à 2050. Malgré l'implication de plus de 600 sociétés (surtout petites et privées) dans ce domaine, les auteurs s'attendent à ce que les entreprises alimentaires traditionnelles jouent un rôle clé, car elles procèdent à une transition progressive de leurs activités vers des produits alimentaires alternatifs plus sains.

L'agriculture doit passer au numérique
Néanmoins, la combinaison de trois facteurs, à savoir la croissance démographique continue, la hausse du pouvoir d'achat et la diminution des terres arables par habitant, laisse penser qu'un changement de régime ne suffira peut-être pas à lui seul à rendre le système alimentaire plus durable. C'est en adoptant à grande échelle de nouvelles technologies qu'il sera possible d'améliorer encore la productivité tout au long de la chaîne d'approvisionnement ainsi que dans les économies développées et émergentes. Le rapport présente plus de 70 solutions, parmi lesquelles figurent l'agriculture verticale et l'agriculture de précision.

Partage, solutions circulaires, conditionnement et réfrigération permettent de lutter contre les pertes et le gaspillage d'aliments
Réduire de plus de 30% la quantité d'aliments perdus ou gaspillés apporterait une forte contribution à la mise en place d'un système alimentaire plus durable. Le don ou le partage de nourriture serait un moyen évident et très efficace de lutter contre le gaspillage. Les solutions circulaires, comme celles qui consistent à récupérer les restes d'aliments pour créer de nouveaux produits (alimentaires), sont également judicieuses. On développe actuellement des solutions de conditionnement intelligentes qui permettent non seulement d'améliorer les rendements de production, mais aussi et surtout de réduire les pertes et les déchets alimentaires tout au long de la chaîne d'approvisionnement, de l'agriculteur jusqu'au consommateur. Le développement et l'introduction de solutions de réfrigération et de stockage permettraient de prolonger encore davantage la durée des aliments.

Eugène Klerk, responsable Global ESG & Thematic Research au Credit Suisse, a déclaré: «Les nouvelles technologies devront accompagner les changements comportementaux. Comme l'évolution des régimes ne suffira pas, à elle seule, à rendre le système alimentaire entièrement durable, notre rapport expose un large éventail de solutions technologiques susceptibles d'améliorer la productivité, d'élargir l'offre de produits et, surtout, de réduire le gaspillage. En outre, il présente des entreprises innovantes et leurs technologies d'avant-garde conçues pour relever ces défis.»

Michael Strobaek, Global Chief Investment Officer au Credit Suisse, a précisé: «La durabilité est un risque que les sociétés doivent gérer de manière adéquate et proactive. Et, comme d'autres secteurs avant elles, les entreprises alimentaires seront de plus en plus remises en question par les investisseurs, les consommateurs et les régulateurs, ce qui les incitera à se concentrer davantage sur une alimentation durable et, surtout, saine. Si elles n'opèrent pas cette transition, elles pourraient être confrontées à d'importants risques en matière de responsabilité à l'avenir. Cette évolution devrait également être bénéfique pour d'autres acteurs, notamment les sociétés technologiques qui fournissent des solutions d'«agriculture intelligente» telles que l'agriculture verticale et de précision pour répondre à la demande urbaine de produits alimentaires et accroître la productivité, mais aussi les entreprises qui utilisent des solutions circulaires ou de conditionnement intelligent et qui développent et introduisent des systèmes de réfrigération et de stockage permettant de prolonger davantage encore la durée des aliments. Mais en fin de compte, il s'agit vraiment de permettre aux gens de vivre plus longtemps et en meilleure santé, et je suis convaincu que les investisseurs jouent un rôle déterminant à cet égard, car ils peuvent catalyser ces tendances émergentes en plaçant leurs capitaux de manière judicieuse.»

  1. À propos du rapport 2021 «The global food system: Identifying sustainable solutions»
    Ce rapport évalue les défis à relever et expose des solutions potentielles liées à la nécessité de rendre le système d'approvisionnement alimentaire mondial plus durable. Notre analyse porte sur les problèmes de santé découlant d'une alimentation trop abondante, insuffisante ou inadaptée. En outre, nous étudions le rôle que la production et la consommation d'aliments jouent dans le débat sur le réchauffement climatique ainsi que les changements nécessaires pour y faire face. Nous estimons notamment quel est le coût d'un système alimentaire non durable pour l'économie mondiale et quelle serait l'ampleur de sa charge environnementale si rien n'était fait. Nous présentons un éventail de solutions technologiques qui pourraient permettre de relever certains de ces défis. Enfin, nous considérons que la transition vers un régime alimentaire plus végétarien est indispensable, ce qui laisse entrevoir un fort potentiel de croissance structurelle pour les producteurs d'aliments alternatifs.

Le rapport 2021 sur l'alimentation durable est disponible à l'adresse:
https://www.credit-suisse.com/ch/fr/about-us/research/research-institute.html

À propos du Credit Suisse Research Institute
Le Credit Suisse Research Institute (CSRI) est le laboratoire d'idées interne du Credit Suisse. Créé à l'issue de la crise financière de 2008, le CSRI a pour objectif d'étudier les évolutions économiques à long terme, qui ont ou sont susceptibles d'avoir un impact sur le secteur mondial des services financiers et au-delà. Pour plus d'informations sur le Credit Suisse Research Institute, rendez-vous à l'adresse www.credit-suisse.com/researchinstitute.

Credit Suisse
Le Credit Suisse est un prestataire de services financiers leader sur le plan international. Notre stratégie s'appuie sur nos principaux points forts: notre positionnement parmi les grands établissements de gestion de fortune, nos solides compétences en investment banking et notre forte présence sur notre marché domestique suisse. Nous poursuivons une approche équilibrée dans la gestion de fortune, notre objectif étant de tirer profit tant de la base d'actifs importante dans les marchés matures que de l'accroissement du capital considérable dans la région Asie-Pacifique et dans d'autres marchés émergents, tout en continuant à servir les marchés développés les plus importants et en particulier la Suisse. Le Credit Suisse emploie quelque 49 090 collaborateurs. Les actions nominatives (CSGN) de Credit Suisse Group AG, sont cotées en Suisse, ainsi qu'à New York sous la forme d'American Depositary Shares (CS). Pour plus d'informations sur le Credit Suisse, rendez-vous à l'adresse www.credit-suisse.com.

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Credit Suisse Group AG published this content on 08 June 2021 and is solely responsible for the information contained therein. Distributed by Public, unedited and unaltered, on 08 June 2021 08:02:07 UTC.