Zurich (awp) - Credit Suisse va proposer comme administrateur Axel Lehmann, ex-cadre de sa concurrente UBS, lors d'une assemblée générale extraordinaire. Il devrait être en charge de la gestion des risques, après que la banque a été secouée par plusieurs scandales.

La banque aux deux voiles va soumettre aux actionnaires l'élection de M. Lehmann et de Juan Colombas comme nouveaux membres non exécutifs du conseil d'administration lors d'une assemblée générale extraordinaire du 1er octobre, selon un communiqué paru vendredi.

Axel Lehmann, ancien président d'UBS Suisse, devrait succéder à Richard Meedings, qui assure l'intérim à la tête du comité des risques depuis le départ d'Andreas Gottschling.

Les deux candidats ont une vaste expérience de la gestion des risques, des opérations et de la gouvernance d'entreprise, explique António Horta-Osório, le président de la grande banque, cité dans le document.

M. Lehmann a réalisé l'essentiel de sa carrière chez UBS, tandis que M. Colombas travaille actuellement pour la banque néerlandaise ING. Par le passé, il a également oeuvré pour le britannique Lloyds Banking Group et l'espagnol Santander.

Fin avril, Credit Suisse avait annoncé le retrait de la candidature pour renouvellement de mandat de son administrateur Andreas Gottschling, président de la commission des risques au sein de l'organe de surveillance. La nouvelle était tombée le jour même de la tenue de l'assemblée générale de la banque aux deux voiles.

M. Gottschling se trouvait sous le feu des critiques d'actionnaires suite aux débâcles successives liées à la société d'affacturage Greensill et du fonds spéculatif Archegos, qui ont valu à la banque d'essuyer au premier trimestre une perte avant impôts de 757 millions de francs suisses.

Priorité élevée à la gestion du risque

La gestion du risque doit obtenir la plus haute priorité, avait annoncé fin juillet le nouveau président Antonio Horta-Osorio. Echaudée par ses déconfitures successives avec Archegos et la Greensill, la direction avait en effet averti au printemps qu'elle allait réduire la prise de risque dans sa banque d'affaires, notamment dans l'activité de "Prime Brokerage" avec les fonds spéculatifs.

Credit Suisse a nommé en juillet un nouveau responsable de la gestion des risques en la personne de David Wildermuth. L'ancien de Goldman Sachs intègrera également le comité de direction et prendra ses fonctions en février 2022 au plus tard.

Fort de ses 34 années d'expérience dans les services financiers, sa nomination est le signe de "l'engagement de la banque à mettre l'accent sur la gestion des risques", avait expliqué le directeur général Thomas Gottstein.

Dans son discours fin avril lors de l'assemblée générale, M. Horta-Osório avait assuré que le numéro deux bancaire helvétique allait aux devants d'une "période difficile" et que des "discussions dures" auraient lieu. La gestion des risques fait partie de ses priorités. "Les risques actuels et potentiels de Credit Suisse doivent faire l'objet d'un examen immédiat et attentif", avait-il martelé.

A la Bourse suisse, cette annonce n'a pas soutenu le cours de l'action Credit Suisse. La nominative a passé la majeure partie de la séance dans le rouge pour terminer en baisse de 0,77% à 9,5 francs suisses. L'indice vedette SMI a pour sa part gagné 0,28% en clôture.

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