ZURICH (Reuters) - Une commission parlementaire suisse va discuter des conséquences des milliards de dollars de pertes de la banque Crédit Suisse sur fond de défaillance dans la gestion du risque, rapporte la publication SonntagsZeitung.

"C'est au tour des politiques sur le dossier Crédit Suisse", déclare Prisca Birrer-Heimo, membre de la Commission des affaires économiques de la chambre basse, citée par le journal.

Crédit Suisse n'a pas souhaité faire de commentaire sur ces informations.

L'intervention du politique dans le secteur privé est rare en Suisse et il est difficile de savoir à ce stade si elle pourrait déboucher sur des actions concrètes en dépit de la crise traversée par la deuxième banque du pays.

Crédit Suisse renforce ses fonds propres, a suspendu les rachats d'actions, revu en baisse son dividende et remanié sa direction après avoir perdu plus de 5 milliards de dollars (4,1 milliards d'euros) à la suite de l'effondrement du fonds d'investissement américain Archego et après la suspension de fonds liés à la faillite de la société britannique de services financiers Greensill Capital.

Le nouveau président Horta-Osorio a déclaré que l'ampleur des difficultés traversées par la banque était sa priorité et qu'il mènerait une enquête approfondie afin de déterminer les défaillances qui ont eu lieu.

Pour Prisca Birrer-Heimo, l'enjeu est de savoir "si et comment la régulation des grandes banques doit être durcie", citant les limites de la gestion du risque, des mécanismes incitatifs basés sur les bonus et le montant des réserves en capital que les banques doivent détenir pour faire face à une crise.

(Michael Shields, version française Gwénaëlle Barzic)