(Reuters) - La Banque centrale européenne devra probablement à nouveau relever ses taux d'intérêt pour atténuer l'inflation persistante, ont dit samedi deux "faucons" de premier plan du conseil des gouverneurs de la BCE, tout en minimisant le risque d'une répétition de la crise financière de 2008.

Les gouverneurs des banques centrales d'Autriche et de Belgique faisaient écho aux propos tenus la veille par deux de leurs collègues - slovaque et lithuanien -, avocats eux aussi de tour de vis sur les taux face une inflation tournant actuellement à 8,5% dans la zone euro.

La BCE a relevé comme prévu ses taux de 50 points de base jeudi. Pour l'autrichien Robert Holzmann et le belge Pierre Wunsch, des actions supplémentaires seront probablement requises.

Depuis juillet dernier, la BCE a resserré sa politique monétaire de 350 points de base en tout, portant son principal taux de refinancement à 3,5%.

"Nous savons que nous devons en faire davantage", a dit Pierre Wunsch au journal belge l'Echo. "A quel rythme ? Ce n'est pas évident. Cela se jouera réunion après réunion."

Prié de dire jusqu'où le taux de référence pourrait monter, Robert Holzmann a répondu à la radio ORF 1: "Certains parmi nous espèrent qu'il restera sous 4 (%). J'ai bien peur qu'il aille probablement au-dessus de 4 (%)."

Interrogé sur le risque de contagion de la vague de défiance envers les valeurs bancaires, dans le sillage de la chute de deux banques américaines et des difficultés de la deuxième banque suisse Crédit Suisse, Pierre Wunsch a répondu ne pas s'attendre à une répétition de la crise financière de 2008.

Selon lui, les banques européennes sont soumises à des règles plus strictes que les banques régionales américaines.

Robert Holzmann a déclaré lui aussi ne pas voir de risque de nouvelle crise financière mondiale car les problèmes de la Silicon Valley Bank et de Crédit Suisse sont plutôt "des problèmes spécifiques".

(Avec Balasz Koranyi, Gilles Guillaume pour la version française)

par Sabine Siebold et Paul Carrel