Zurich (awp) - Des managers de Credit Suisse ont ignoré les avertissements répétés dans le cadre de l'une des plus grosse affaires d'escroquerie, selon un rapport de l'autorité de surveillance des marchés (Finma) dont la NZZ a Sonntag a eu connaissance.

La Finma a examiné en détail le cas d'un ancien conseiller clientèle de la banque aux deux voiles. Ce dernier a, jusqu'en 2015 causé une perte de 140 millions de francs suisses à des clients internationaux à Genève. Le rapport de la Finma date de 2017, mais n'avait pas été rendu public jusqu'ici.

Selon le journal dominical, plus d'une centaine de signaux d'alarme ont été ignorés par la banque alors que de graves violations de la part du conseiller étaient connues jusque dans les plus hautes sphères de la hiérarchie. Les clients lésés se sont vu refuser un dédommagement et ils poursuivent la lutte en dévoilant le document de la Finma.

Ce rapport montre qu'il y avait une culture du regard détourné au sein de la grande banque. Le conseiller avait mis en place un réseau de mensonges et de faux documents. Malgré une armada de mécanismes de contrôle et de systèmes de surveillance, ses activités n'ont pas été découvertes durant 7 ans.

Le rapport de la Finma relève que ni les signaux d'alarme, ni les manipulations de comptes n'ont été mises au jour et analysées en détail. Pourtant, les responsables de la banque savaient l'importance des violations.

Alors que les comportements fautifs du conseiller étaient connus jusque haut dans les étages de direction, il ne s'est vu infliger que quatre mesures disciplinaires légères, dont deux avertissements oraux. La banque a, selon la Finma, préféré les recettes à la conformité juridique.

La débâcle n'a finalement plus être cachée. Le conseiller a été licencié avec effet immédiat à l'automne 2015.

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