Une semaine après avoir lancé un profit warning à la suite de l'effondrement du hedge funds, Archegos Capital, Credit Suisse a quantifié l'ampleur des dégâts et annoncé les premières mesures correctives. La banque helvétique ne versera pas de bonus 2020 à ses dirigeants, plusieurs d'entre-eux, dont la responsable des risques, sont remplacés, et elle baissera la rémunération de ses actionnaires en suspendant les rachats d'actions et en divisant par 3 son dividende. En Bourse, l'action gagne 1,72% à 10,34 francs suisses.

La liquidation du hedge funds, Archegos Capital, se traduira par une perte de 4,4 milliards de francs suisses, faisant basculer ses comptes au premier trimestre dans le rouge. Sur cette période, Credit Suisse enregistrera une perte avant impôts de 900 millions de francs suisses.

La banque suisse avait déjà essuyé une perte nette sur les trois derniers mois de 2020 en raison de provisions pour des litiges liées à la crise des subprimes et d'une dépréciation de sa participation minoritaire dans le hedge fund, York Management.

Du fait de ses pertes, la banque suisse a annoncé la réduction du dividende, ce dernier passant à 0,10 franc suisse contre 0,29 franc auparavant. Elle a aussi indiqué que son ratio de fonds propres durs serait supérieur à 12% ce trimestre, sachant qu'elle vise un objectif d'au moins 12,5%. Credit Suisse a prévenu que dans ces conditions, elle suspendait ses rachats d'actions jusqu'à ce qu'elle ait atteint ses objectifs de ratio de solvabilité et restauré son dividende.

" Nous reconnaissons que les questions relatives au fonds spéculatif américain et au fonds de financement de la chaîne d'approvisionnement doivent continuer de faire l'objet d'une étude et d'un examen approfondis. Le Conseil d'administration a lancé des enquêtes sur ces deux affaires qui ne se concentreront pas seulement sur les problèmes directs découlant de chacune d'elles, mais réfléchiront également aux conséquences plus larges et aux leçons apprises " a déclaré Credit Suisse.

Outre la liquidation d'Archegos Capital Management, l'établissement helvétique fait référence à la faillite du spécialiste de l'affacturage inversé, Greensill Capital.

Ces déboires à répétition ont coûté leur place au Directeur général de la division banque d'investissements, Brian Chin, et à Lara Warner, la responsable des risques et de la conformité. Le premier sera remplacé par Christian Meissner,  auparavant vice-président de la Banque d'investissement. Il a effectué sa carrière dans le banque d'investissement en étant notamment cadre dirigeant de Bank of America. L'ancien responsable du contrôle des risques, Joachim Oechslin, reprendre temporairement son poste. La conformité sera assurée par Thomas Grotzer, actuellement directeur juridique de Credit Suisse AG.