PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini en baisse mercredi, les investisseurs privilégiant la prudence face aux incertitudes sur les conséquences pour l'économie de l'évolution de la pandémie de COVID-19.

À Paris, le CAC 40 a perdu 0,34% à 6.067,23 points. Le Footsie britannique a cédé 0,86% et le Dax allemand a fini stable.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,18%, le FTSEurofirst 300 de 0,14% et le Stoxx 600 de 0,24%.

Ce dernier affiche un gain de 6,2% sur l'ensemble du mois de mars, sa meilleure performance depuis novembre, et une hausse de 7,8% au premier trimestre.

Après la promulgation d'un plan de relance économique de 1.900 milliards de dollars, Joe Biden doit présenter ce mercredi un important projet sur les infrastructures américaines, qui pourrait donner un nouvel élan à l'économie.

Si cette perspective permet à Wall Street d'évoluer en hausse, les marchés européens ont été beaucoup plus prudents alors que les incertitudes sanitaires restent au premier plan.

En France, Emmanuel Macron s'exprimera à 20h00 pour exposer les nouvelles décisions prises face à une situation sanitaire jugée préoccupante en raison de l'aggravation de l'épidémie.

VALEURS

Après sa hausse marquée de la veille sur fond de montée des rendements obligataires, le secteur bancaire a perdu 1,23%, la plus forte baisse sectorielle du jour.

Credit Suisse, en repli de 4,93%, a touché pour sa part un plus bas depuis début novembre, les retombées de l'affaire du fonds américain Archegos Capital continuant de préoccuper les investisseurs.

Autre baisse marquante, celle de Deliveroo pour sa première séance de cotation, le titre étant tombé jusqu'à 30% en dessous du prix d'introduction.

H&M a cédé 3,27% après avoir publié une perte trimestrielle et déclaré qu'il ne proposerait pas de dividende lors de son assemblée générale annuelle.

En hausse, Ipsen a pris 4,50% après que la Commission européenne a approuvé l'utilisation du Cabometx en association avec l'Opvido de Bristol Myers Squibb comme traitement de première ligne du carcinome du rein avancé.

A WALL STREET

A la clôture des marchés en Europe, Wall Street était dans le vert. Le Dow Jones gagnait 0,06%, le S&P 500 prenait 0,66% à son plus haut record et le Nasdaq 1,64%.

L'indice S&P de l'industrie a atteint un pic historique avant la présentation par Joe Biden de son plan d'investissement dans les infrastructures notamment.

LES INDICATEURS DU JOUR

Le secteur privé a créé 517.000 emplois en mars, un chiffre inférieur aux attentes mais qui représente tout de même un plus haut depuis septembre grâce à l'avancée de la campagne de vaccinations et la mise en oeuvre d'un nouveau plan de relance, selon l'enquête mensuelle publiée par ADP.

"Bien que l'ADP ne soit pas un indicateur fiable de l'évolution de la masse salariale non agricole, il donne une meilleure image du marché du travail", a déclaré Joe Manimbo, analyste senior chez Western Union Business Solutions.

La publication de cette enquête précède de deux jours le rapport mensuel que publiera vendredi le département du Travail. Pour mars, le consensus Reuters table sur la création de 650.000 d'emplois non-agricoles après 379.000 en février.

TAUX

Le retour au calme au moins temporaire sur les marchés obligataires après l'accès de hausse des rendements des derniers jours n'est pas remis en cause par l'accélération de l'inflation dans la zone euro en mars, à 1,3% en rythme annuel en première estimation 0,9% en février.

Le rendement du Bund à dix ans allemand, qui avait atteint mardi un plus haut d'environ deux semaines, a baissé de deux points de base autour de -0,3%. Sur le marché américain, le rendement des Treasuries de même échéance recule modestement à 1,7102% contre un pic de quatorze mois la veille à 1,776%.

CHANGES

Sur le marché des devises, le dollar abandonne 0,15% face à un panier de devises de référence après avoir atteint un plus haut de près de cinq mois.

L'euro en profite et remonte à près de 1,174 dollar.

La livre sterling progresse aussi face au dollar et à la monnaie unique grâce à la révision à la hausse de la croissance britannique au quatrième trimestre et à la perspective de la prochaine étape du déconfinement du Royaume-Uni le 12 avril.

PÉTROLE

Les cours du pétrole hésitent entre l'abaissement des prévisions de croissance de la demande par l'Opep+ et l'annonce d'une baisse surprise des stocks de brut la semaine dernière aux Etats-Unis.

Le baril de Brent cède 0,39% à 63,89 dollars et celui de brut léger américain gagne 0,53% à 60,87 dollars.

(édité par Jean-Stéphane Brosse)