Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris était de nouveau lestée lundi par le secteur bancaire à la suite du rachat du rachat à prix cassé de la banque Credit Suisse par sa grande rivale UBS.

Après une ouverture dans le rouge, l'indice vedette CAC 40 est repassé brièvement en territoire positif avant de se retourner dans un climat de nervosité boursière: vers 10H25, la cote Parisienne cédait 0,47% à 6.893 points. La semaine dernière, le CAC 40 a chuté de plus de 4%, sa pire performance depuis six mois.

"Les réponses fortes et rapides des autorités nous rassurent, même s'il est encore trop tôt pour être sûr qu'une crise systémique est évitée", commente Xavier Chapard, analyste chez LBPAM.

"Les marchés restent tendus ce matin, ce qui suggère que la confiance, le nerf de la guerre quand il s'agit des banques, reste très fragile", poursuit-il.

UBS a accepté dimanche d'acheter Credit Suisse en difficulté, une transaction à 3 milliards de francs suisses suisses (3,03 milliards d'euros) conclue hâtivement à l'issue d'intenses négociations avec le gouvernement fédéral pour sauver la deuxième banque du pays et restaurer la confiance des investisseurs.

Dans le cadre de cette opération, qui forme un mastodonte de plus de 5.000 milliards de dollars d'actifs investis, la Banque nationale suisse accorde une aide en liquidités allant jusqu'à 100 milliards de francs suisses suisses aux deux établissements et l'Etat suisse octroie une garantie de 9 milliards de francs suisses pour les pertes potentielles liées aux actifs repris par UBS.

Dans la foulée de cette annonce, les banques centrales américaine, européenne, de Suisse, d'Angleterre, du Canada, du Japon ont annoncé dimanche une action coordonnée pour améliorer l'accès aux liquidités, une sorte d'assurance pour rétablir la confiance dans le système financier.

Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a salué lundi un "bon accord" sur RMC/BFM TV et martelé que "les banques françaises sont solides".

Les "deux séries de problèmes", Credit Suisse et des défaillances de la régulation américaine, "ne concernent pas les banques françaises et européennes", a assuré lundi le gouverneur de la Banque de France.

Quelques jours après un premier choc boursier provoqué par la faillite de la banque américaine SVB, les difficultés de Credit Suisse, renforcées par le refus de son premier actionnaire Saudi National Bank (SNB) d'augmenter sa participation au capital, ont fait tanguer les marchés la semaine dernière.

Les autorités suisses ont annoncé dimanche un accord pour qu'UBS rachète son rival historique Credit Suisse pour 3 milliards de francs suisses suisses.

Sur le marché obligataire, les rendements à court terme continuaient de baisser fortement, signalant que les investisseurs considèrent à ce stade et dans ce contexte tendu que la Réserve fédérale américaine ne relèvera pas ses taux mercredi lors de sa prochaine réunion.

Les banques à nouveau en stress

Les actions de Société Générale pliaient de 4,83% à 20,18 euros, celles de BNP Paribas de 3,57% à 49,84 euros et celles de Credit Agricole de 2,40% à 9,75 euros.

Le luxe et les défensives soutiennent la cote

Le secteur du luxe évoluait dans le vert à l'image de Hermes (+1,27%), LVMH (+1,04%). L'Oréal prenait 1,28%. Les titres défensifs tels que Air Liquide (+1,39%) et Remy Cointreau (+1,03%) remplissaient leur mission.

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