Zurich (awp) - Credit Suisse a accordé en automne 2020 un crédit d'urgence de 140 millions de dollars au prestataire de services d'affacturage Greensill, qui a entre-temps fait faillite. Selon le Financial Times (FT), la banque aux deux voiles aurait accepté à cette occasion des garanties "douteuses", ce qui jette une nouvelle lumière crue sur sa gestion des risques.

Sollicitée par l'agence AWP, la banque aux deux voiles a indiqué que sa division de gestion d'actifs (AM) continuait de "travailler dur" pour récupérer les fonds de ses clients. "Le remboursement intégral du crédit-relais de Greensill Capital, majoré des intérêts courus, est une nouvelle preuve de notre détermination à progresser dans cette affaire par tous les moyens dont nous disposons", a fait valoir une porte-parole.

Les factures du négociant de métaux Liberty Commodities aux mains du magnat indien Sanjeev Gupta auraient fait partie des garanties du prêt, à en croire le quotidien de référence britannique, qui dit avoir eu accès aux documents. Plusieurs des parties mentionnées sur ces derniers ont toutefois déclaré ne jamais avoir été en affaires avec Liberty.

Après avoir révélé l'année dernière que les fonds liés à Greensill contenaient des factures suspectes de Liberty Commodities, le FT a cette fois publié le nom d'entreprises mentionnées dans les factures. Cargill, Mitsui Bussan Metals, Toyota Tsusho Asia Pacific et Itochu Singapore ont affirmé au journal ne disposer d'aucune trace de transactions avec le négociant. Trois autres entreprises ont refusé de répondre ou n'ont pas pu être contactées.

Au printemps 2021, Credit Suisse avait annoncé la liquidation de quatre fonds de financement gérés conjointement avec Greensill. La banque a depuis récupéré 7,4 milliards de dollars sur les quelque 10 milliards de fortune initiaux et en a reversé à ce jour 6,78 milliards aux investisseurs concernés.

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