par David Shepardson et Nandita Bose
WASHINGTON, 2 décembre (Reuters) - Le président Joe
Biden a promulgué vendredi une loi visant à empêcher une grève
dans le secteur ferroviaire selon lui potentiellement
catastrophique pour l'économie américaine.
Le Sénat a adopté jeudi à une large majorité, par 80 voix
contre 15, ce texte imposant aux cheminots un accord de branche
conclu en septembre entre les compagnies ferroviaires et douze
syndicats représentant 115.000 salariés, qui menaçaient de se
mettre en grève le 9 décembre.
La chambre haute du Congrès n'a en revanche pas approuvé une
mesure consistant à rémunérer plusieurs jours de congés maladie
par an, ce que réclament les quatre syndicats sur 12 qui ont
refusé de ratifier l'accord de branche.
"C'était difficile pour moi mais c'était la bonne chose à
faire en ce moment - sauver des emplois, protéger des
perturbations des millions de familles de travailleurs et
maintenir les chaînes d'approvisionnement pendant la période des
vacances", a déclaré le chef de la Maison blanche, qui s'emploie
à entretenir de bonnes relations avec les syndicats.
Une grève des ouvriers du rail aurait été "une catastrophe
économique", a-t-il ajouté pour justifier sa décision. Le
débrayage aurait gelé près de 30% du transport de marchandises
aux Etats-Unis et coûté près de 2 milliards de dollars par jour
à l'économie américaine, selon les entreprises du secteur.
Le Congrès américain est intervenu dans ce conflit social
car il a le pouvoir de bloquer une grève lorsqu'elle concerne le
secteur des transports.
Les compagnies ferroviaires américaines - Union Pacific
, BNSF (Berkshire Hathaway Inc), CSX ou
Norfolk Southern Corp entre autres - ont fortement
réduit le coût du travail ces dernières années afin d'améliorer
leurs profits et s'opposent à la rémunération des arrêts de
travail pour raisons de santé qui les obligerait à recruter
davantage de salariés.
"Les compagnies ferroviaires font des profits record. Les
employés n'ont aucun congé maladie payé. Est-ce que c'est OK ?
Payer un congé maladie est un droit humain fondamental", a réagi
Sean O'Brien, président du syndicat Teamsters, sur Twitter après
le vote du Sénat.
L'accord de branche qui s'impose aux cheminots prévoit une
augmentation des salaires de 24% sur cinq ans et cinq primes
exceptionnelles de 1.000 dollars par an.
(Version française Jean-Stéphane Brosse)