Les prix à la consommation de base à Tokyo ont subi leur plus forte baisse annuelle depuis plus de huit ans, selon des données publiées vendredi, ce qui indique que les effets de la crise du coronavirus sur la consommation continuent d'exercer une pression déflationniste sur l'économie.

Ces données, qui sont considérées comme un indicateur majeur de l'évolution des prix à l'échelle nationale, renforcent les attentes du marché selon lesquelles l'inflation restera éloignée de l'objectif de 2 % de la Banque du Japon dans un avenir proche.

"Les prix à la consommation continueront d'osciller sur une note faible, car toute reprise économique sera modérée", a déclaré l'institut de recherche Dai-ichi Life, qui prévoit une baisse de 0,5 % des prix à la consommation de base à l'échelle nationale au cours de l'exercice financier se terminant en mars 2021.

L'indice des prix à la consommation de base (IPC) de la capitale japonaise, qui inclut les produits pétroliers mais exclut les prix des aliments frais, a baissé de 0,7 % en novembre par rapport à l'année précédente, selon les données du gouvernement, ce qui correspond à la prévision médiane du marché.

Cette baisse fait suite à une chute de 0,5 % en octobre et marque la plus forte baisse annuelle depuis mai 2012, soulignant le défi auquel sont confrontés les décideurs politiques pour lutter contre les vents contraires à la croissance provenant de la COVID-19.

L'effondrement des coûts du carburant et l'impact d'une campagne gouvernementale proposant des réductions pour les voyages intérieurs ont pesé sur les prix à la consommation à Tokyo, selon les données.

L'économie japonaise a progressé de juillet à septembre, après avoir connu un effondrement record au deuxième trimestre de l'après-guerre, lorsque les mesures de confinement visant à empêcher la propagation du virus ont refroidi la consommation et paralysé l'activité commerciale.

Les analystes s'attendent toutefois à ce que toute reprise soit modeste, la résurgence des infections mondiales et nationales assombrissant les perspectives, ce qui maintient la pression sur les responsables politiques pour qu'ils maintiennent, voire renforcent, les mesures de relance. (Reportage de Leika Kihara ; édition de Sherry Jacob-Phillips)