FRANCFORT (Reuters) - Daimler a annoncé mercredi qu'il allait vendre l'intégralité de sa participation dans Renault, qu'il détient via son fonds de retraite, mais que son partenariat industriel avec le constructeur français restait inchangé.

Le groupe allemand a indiqué qu'il allait céder environ 9,2 millions d'actions Renault via la constitution accélérée d'un livre d'ordres auprès d'investisseurs institutionnels ce mercredi après la clôture de la Bourse.

Cette participation représente 3,1% du capital et environ 5% des droits de vote du constructeur français.

Au cours de clôture de l'action Renault mercredi soir, soit 34,30 euros, la participation de Daimler équivaut à environ 316 millions d'euros.

Renault n'a pas souhaité faire de commentaire.

Renault, Nissan et Daimler avaient conclu en 2010, sous l'égide de Carlos Ghosn et Dieter Zetsche, leurs dirigeants de l'époque, un système de participations croisées pour conforter leurs coopérations industrielles.

En 2016, Daimler avait déjà transféré ses parts dans Renault et Nissan vers ses actifs retraite. Renault et Nissan ont quant à eux cédé leurs 1,55% respectifs de Daimler début 2021 pour les aider à faire face à leurs difficultés financières.

L'avenir du partenariat fait régulièrement l'objet de spéculations, notamment depuis que ses deux fondateurs ne sont plus là.

Reuters a rapporté en juin que la fonction de coordinateur du partenariat avec Daimler au sein de l'alliance Renault-Nissan ne serait pas maintenue, tandis que Daimler a décidé d'abandonner la coopération avec Nissan dans les pick-up et avec Renault sur le projet Smart-Twingo.

Ce partenariat industriel s'est heurté notamment à la difficulté de faire converger les projets d'un nom prestigieux de l'automobile haut de gamme avec les réalités de deux constructeurs plus généralistes.

Daimler reste en revanche très satisfait de son usine commune avec Nissan au Mexique, de sa fourgonnette Mercedes Citan, produite en France sur la base du Renault Kangoo, tandis que le groupe au losange espère toujours étendre sa collaboration dans les fourgons avec son partenaire de Stuttgart.

(Ludwig Burger, avec Gilles Guillaume à Paris, rédigé par Bertrand Boucey et Jean Terzian)