Tokyo (awp/afp) - Pour sa dernière séance de l'année, la Bourse de Tokyo a terminé lundi en net repli, victime de prises de bénéfices avant la fermeture du marché pendant les congés du Nouvel An et d'une poussée du yen face au dollar.

L'indice vedette Nikkei a terminé la séance sur un recul de 0,76% à 23.656,62 points, tandis que l'indice élargi Topix a cédé 0,68% à 1.721,36 points.

Les deux indices ont toutefois nettement progressé sur l'ensemble de l'année: +18,2% pour le Nikkei et +15,2% pour le Topix.

A l'inverse, la Bourse de Tokyo avait fortement reculé en 2018, une première depuis 2011, plombée comme les autres places financières mondiales par le conflit commercial sino-américain.

Le marché tokyoïte a évolué en dents de scie cette année, au gré de l'évolution du bras de fer entre les deux premières économies mondiales. Il a nettement progressé à partir d'octobre, alors que se profilait la perspective d'un accord préliminaire entre Washington et Pékin, finalement annoncé le 13 décembre.

Cependant cette trêve est loin de régler le conflit sur le fond. Aussi "le principal point de mire du marché l'an prochain sera l'élection présidentielle américaine (en novembre 2020, NDLR), qui va aussi affecter les perspectives des négociations commerciales sino-américaines", selon Eiji Kinouchi, analyste chez Daiwa Securities.

La Bourse de Tokyo sera fermée toute cette semaine à partir de mardi. Les échanges reprendront le lundi 6 janvier.

Du côté des valeurs

Tous les secteurs d'activité sur le Nikkei ont fini dans le rouge, notamment les fournisseurs d'électricité et de gaz, les matériaux, l'industrie et l'immobilier.

SOFTBANK GROUP PERD UN ADMINISTRATEUR DE POIDS: le titre du géant nippon des investissements dans les nouvelles technologies SoftBank Group a finalement limité les dégâts (-0,29% à 4.756 yens). Vendredi le groupe avait annoncé la démission de son conseil d'administration de Tadashi Yanai, l'emblématique patron de Fast Retailing (Uniqlo). Administrateur externe depuis 18 ans, M. Yanai était l'une des rares personnalités au sein du conseil à tenir tête à l'impétueux patron de SoftBank Group, Masayoshi Son, dont le pari massif dans WeWork a tourné au désastre.

NOUVELLE ÈRE CHEZ JAPAN POST: l'action du groupe postal Japan Post Holdings a perdu 1,06% à 1.026 yens. Acculé par un scandale de contrats d'assurance vendus dans des conditions inappropriées, son patron Masatsugu Nagato a présenté sa démission vendredi. Deux filiales du groupe, Japan Post Co et Japan Post Insurance (-0,53% à 1.862 yens), dont les dirigeants ont aussi démissionné, ont par ailleurs reçu l'interdiction par le régulateur financier japonais de vendre des contrats d'assurance pendant trois mois, afin de remettre en conformité leurs pratiques commerciales.

Du côté des devises et du pétrole

Le yen s'est apprécié face au dollar, un mouvement défavorable pour les valeurs exportatrices nippones. Vers 07H00 GMT le dollar s'échangeait pour 109,16 yens, contre 109,50 yens vendredi après la clôture de la Bourse de Tokyo, point de repère des investisseurs nippons.

La monnaie japonaise a en revanche baissé face à l'euro, qui se négociait pour 122,32 yens lundi contre 121,85 yens vendredi.

Le dollar, qui avait chuté vendredi face à plusieurs grandes devises, continuait de faiblir par rapport à l'euro, lequel s'échangeait contre 1,1202 dollar vers 07H00 GMT, contre 1,1185 dollar vendredi à 20H00 GMT.

Le marché du pétrole, qui avait profité vendredi de la baisse des stocks américains de brut, grimpait légèrement: vers 07H00 GMT le prix du baril américain WTI gagnait 0,08% à 61,77 dollars et celui du baril de Brent de la mer du Nord prenait 0,23% à 68,32 dollars.

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