PARIS (Reuters) - A la recherche d'un nouveau directeur général, Danone a confirmé son objectif de retour à une croissance rentable au second semestre après avoir été pénalisé au premier trimestre par le recul des ventes de ses eaux minérales et de ses activités de nutrition infantile.

Le groupe agroalimentaire a déclaré mardi s'attendre à une réouverture progressive des économies au second semestre grâce aux campagnes de vaccination contre le COVID-19, tout en prévoyant une accélération généralisée de l'inflation des prix du lait, des ingrédients, des emballages et des coûts logistiques.

Le 14 mars dernier, le conseil d'administration a mis fin brutalement aux fonctions de son PDG, Emmanuel Faber, sur la sellette depuis plusieurs mois face aux vives critiques de deux actionnaires du groupe qui réclamaient son départ.

Le groupe, qui a décidé de dissocier désormais les fonctions de PDG a confié provisoirement la direction générale du groupe à un tandem, le temps de recruter un candidat externe.

"Le conseil d'administration a été très clair sur l'importance d'avoir un directeur général de haut vol dès que possible. Je ne veux pas spéculer sur le calendrier", a déclaré le directeur financier Jürgen Esser aux analystes.

"Nous fonctionnons avec deux co-directeurs généraux. Nous sommes très concentrés sur le retour de la croissance", a-t-il ajouté.

LE RECUL DE LA NATALITÉ EN CHINE PÈSE

Le conseil du groupe a réaffirmé son soutien au plan stratégique "Local First" présenté initialement par Emmanuel Faber et qui passe par une organisation par régions plutôt que par marques.

Danone, qui entend renouer avec la croissance organique dès le deuxième trimestre, a également confirmé attendre une marge opérationnelle courante 2021 "globalement en ligne" avec celle de 14% atteinte en 2020.

Toutes les divisions de Danone devraient renouer avec la croissance au deuxième trimestre et Danone réagira à l'accélération de l'inflation par des hausses de prix sélectives et des gains de productivité, a déclaré Jürgen Esser.

Au premier trimestre, le chiffre d'affaires a reculé de 3,3% en données constantes à 5,7 milliards d'euros alors que le consensus fourni par la société à partir des prévisions de 19 analystes tablait sur une contraction de 3,7%.

La fermeture des bars et des restaurants dans certains pays européens comme la France en raison de la pandémie a pesé sur les ventes du groupe, propriétaire notamment de l'eau minérale Evian. Les ventes de nutrition infantile ont également été pénalisées par le recul du taux de natalité en Chine.

A 12h20, le titre accusait un repli de 2,70% à 58,71 euros, des analystes s'interrogeant sur la qualité de ces chiffres trimestriels - bien que légèrement supérieurs aux attentes - et sur les objectifs du groupe, jugés décevants par certains.

Avec une hausse de près de 12%, le titre a surperformé le secteur depuis le début de l'année, en raison des spéculations autour du changement de PDG.

(Jean-Michel Bélot et Dominique Vidalon, édité par Nicolas Delame)

par Dominique Vidalon