Paris (awp/afp) - La rémunération des dirigeants de Danone, y compris celle de son PDG Emmanuel Faber aux prises avec une fronde d'actionnaires, va être en partie subordonnée à l'évolution des dividendes et du cours de Bourse, a annoncé vendredi le patron du groupe agroalimentaire.

"Il n'y aura pas de bonus lié à la performance long terme économique et financière si notre cours de Bourse n'a pas atteint une performance supérieure à la moyenne du secteur", a indiqué Emmanuel Faber, lors de la conférence de presse de présentation des résultats 2020.

Cette décision - actée lors du conseil d'administration de jeudi et répondant à une demande "consensuelle" des actionnaires - concerne "non seulement moi-même en tant que PDG mais l'ensemble de mon équipe exécutive", a-t-il précisé.

"L'évolution du cours de Bourse sur les trois ans qui viennent" sera ainsi un nouvel "ingrédient" intégré dans le calcul de la rémunération des dirigeants du groupe, à côté d'autres critères de performances économiques, sociales et environnementales.

L'annonce intervient au moment où des actionnaires du groupe se rebiffent contre la gestion d'Emmanuel Faber et demandent son départ.

En 2020, le chiffre d'affaires a reculé de 6,6%, à 23,6 milliards d'euros, soit un manque à gagner d'environ 1,7 milliard par rapport à 2019.

Debout derrière un comptoir garni de produits Danone, graphiques à l'appui, Emmanuel Faber s'est appliqué à démontrer que le groupe a souvent fait mieux que ses concurrents ces cinq dernières années.

"On croit à la stratégie qu'on a, on la suit", a-t-il déclaré, évacuant les questions sur son avenir à la tête de Danone.

"Je ferai mon acte de contrition le moment venu et s'il y a matière à le faire", a-t-il simplement affirmé, se disant "à la fois serein, très concentré et plus à l'écoute que jamais".

Vu les résultats 2020, le groupe propose de baisser le dividende (de -8%, à 1,94 euro par action) "pour la première fois de l'histoire récente de Danone", selon les mots du nouveau directeur financier Juergen Esser.

Il n'était toutefois pas question de renoncer à cette rémunération des actionnaires, a complété M. Faber, "parce que notre confiance est immense dans la capacité de résistance et de redressement dans les mois qui viennent de Danone".

afp/rp