Danone gagne 1,2% à 59,15 euros pour figurer parmi les plus fortes hausse du CAC 40. Le titre du groupe agroalimentaire français pourrait profiter de la décision de la Chine de relever la limite des naissances de deux à trois enfants par couple. L'enjeu est d'importance pour Danone. Dans une note récente, Goldman Sachs s'inquiétait de l'impact de la chute de la natalité dans plusieurs régions clefs du groupe, et notamment en Chine où les naissances ont baissé de 18% en 2020. Le pôle Nutrition Spécialisée, qui loge la Nutrition Infantile, représente 30% des ventes totales, mais 50% de l'Ebit.

De plus, ce pôle génère une marge significativement élevée (25% contre 14% pour le groupe en 2020). En outre, il a été le principal moteur de la croissance des ventes de la société au cours des cinq dernières années, mais Goldman Sachs craint que cette dynamique s'essouffle.

La banque américaine a révisé ses prévisions de croissance de la population infantile à horizon 2025 pour prendre en compte la nette baisse des naissances aux Etats-Unis et surtout en Chine.

Or, la Chine représente environ un tiers des ventes du pôle Nutrition Spécialisée. Dans sa note, Goldman Sachs relève de surcroît que que le groupe français, qui a bien résisté jusqu'alors, souffre de plus en plus de la concurrence des marques locales dans la nutrition infantile.

Résultat, le broker a réduit ses estimations de l'Ebit de Danone sur 2021-2023, qui sont désormais inférieures au consensus, de 1% pour cette année, 8% pour l'an prochain et 11% pour 2023. Preuve de sa défiance, l'analyste a dégradé sa recommandation de Neutre à Vendre sur le titre et abaissé son objectif de cours de 60 à 53 euros. 

Le courtier a certes salué la nomination d'Antoine de Saint-Affrique au poste de directeur général, mais estimé qu'elle n'atténuait pas les défis structurels à court terme auxquels la société est confrontée.

Espérons pour Danone que le coup de pouce du président chinois Xi Jinping en faveur de la natalité chinoise participe à relever ces défis.