Cette nomination intervient alors que l'établissement risque d'écoper de fortes amendes aux Etats-Unis et ailleurs en lien avec les quelque 200 milliards d'euros de transactions suspectes réalisées via sa filiale en Estonie entre 2007 et 2015.

Chris Vogelzang, 56 ans, faisait partie du comité de direction d'ABN Amro jusqu'en 2017. Auparavant il a occupé des postes de conseil chez Boston Consulting Group et Blackstone et a été administrateur non exécutif dans des entreprises aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne.

Il prendra ses fonctions le 1er juin, remplaçant alors le directeur général par intérim Jesper Nielsen, qui avait nommé après la démission de Thomas Borgen en octobre.

Ce dernier a été inculpé au Danemark pour son implication présumée dans le système de blanchiment d'argent, rapporte mardi le journal Borsen, citant l'avocat de l'ancien dirigeant.

A la suite de l'annonce de la nomination de Chris Vogelzang, le titre Danske Bank avançait vers 08h00 GMT de plus de 3,5%, affichant l'une des plus fortes hausses d'un indice Stoxx 600 en progression de 0,7%, alors que l'indice regroupant les valeurs bancaires européennes prenait 1%.

Cela ramène à quelque 12,5% le recul de l'action Danske Bank depuis le début de l'année après une chute de 46,7% en 2018 - contre respectivement +6,8% et -28% pour l'indice sectoriel.

"Il (Chris Vogelzang) a une grande expérience des postes de direction (...) au sein du secteur bancaire et a réussi, tout au long de sa carrière, à relever des défis importants et à produire de bons résultats", déclare Karsten Dybvad, président de Danske Banke, cité dans un communiqué.

"Nous avons une grande tâche devant nous, consistant à la fois à regagner la confiance et à développer nos activités au même rythme que les attentes de nos clients et que les développements technologiques pour faire en sorte de rester la principale banque de la région scandinave".

Le Danemark, l'Estonie, la Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis enquêtent sur les transactions suspectes.

Fin avril, la banque a dit que ses investissements considérables en matière de conformité pour redorer son image faisaient grimper ses coûts, ajoutant alors ne pas encore être en mesure de quantifier le montant des éventuelles amendes qu'elle pourrait se voir infliger.

(Jacob Gronholt-Pedersen, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Stoxx Europe 600, Danske Bank A/S, ABN AMRO Group