Paris (awp/afp) - Dassault Aviation a vu son bénéfice net fondre de 57% en 2020, à 303 millions d'euros (337 millions de francs suisses), sous l'effet de la crise du Covid-19 ayant frappé son activité d'aviation d'affaires et de moindres livraisons d'avions de combat Rafale.

Le constructeur aéronautique a publié vendredi un chiffre d'affaires de 5,5 milliards d'euros en 2020, en chute de plus de 25% après l'activité "historique" de l'année précédente.

Si 2020 "fut une année +extra-ordinaire+", elle a permis au groupe de "démontrer la pertinence de son modèle dual et de sa résilience", selon son PDG Eric Trappier, cité dans le communiqué.

L'activité de défense, aux cycles plus longs, permet traditionnellement de compenser une baisse d'activité conjoncturelle dans le secteur civil.

La défense a représenté près de 60% de l'activité (3,3 milliards d'euros) mais s'affiche toutefois en baisse d'un tiers.

L'avionneur a livré 13 Rafale (26 en 2019) au Qatar et à l'Inde et bénéficié de son contrat Ravel d'entretien des Rafale français.

Versant civil, il a livré 34 avions d'affaires Falcon neufs, contre 40 l'année précédente, mais est parvenu à maintenir son chiffres d'affaires à 2,2 milliards (+1.5%), notamment grâce à l'augmentation du nombre d'avions d'occasion livrés.

Au total l'export a représenté 89% du chiffres d'affaires de Dassault Aviation, qui "sera en hausse" en 2021 avec la livraison prévue de 25 Rafale et de 25 Falcon.

Les prises de commandes ont elles chuté de 39% en 2020, à 3,5 milliards d'euros.

Quinze Falcon ont été commandés (40 en 2019), dont sept par l'armée française pour le programme Albatros de surveillance maritime.

Les commandes de défense ont elles chuté de 54%. En l'absence de commande de Rafale, elles se sont concentrés sur un contrat de maintenance de dix ans pour les avions français Atlantique 2 de lutte anti-sous-marine et des contrats de développement pour faire évoluer le Rafale au futur standard F4 ainsi que pour le Système de combat aérien du futur (SCAF), programme de coopération avec l'Allemagne et l'Espagne.

Avec les développements d'un "futur Falcon" et du Falcon 6X, qui doit entrer en service en 2022, les dépenses de recherche et développement ont donc augmenté en valeur absolue malgré la baisse du chiffre d'affaires, à 538 millions d'euros.

Fin 2020, le carnet de commandes comprenait 62 Rafale (28 pour la France et 34 pour l'export) et 34 Falcon, contre 75 Rafale et 53 Falcon fin 2019.

Ce carnet s'est toutefois enrichi en janvier de 18 Rafale supplémentaires à la faveur de la commande de 18 appareils par la Grèce.

Le groupe participe par ailleurs à plusieurs appels d'offres pour des Rafale, notamment en Suisse, en Finlande ou encore en Croatie.

afp/ck