PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini en ordre dispersé jeudi, entre la hausse plus marquée qu'attendu des inscriptions au chômage aux Etats-Unis et les incertitudes sur l'ampleur de la remontée des taux d'intérêt américains.

À Paris, le CAC 40 a cédé 0,12% à 7.315,88 points. Le Footsie britannique a perdu 0,63%, pénalisé par le recul des valeurs minières, et le Dax allemand a grignoté 0,01%.

L'indice EuroStoxx 50 a fini stable a cédé 0,05%, le FTSEurofirst 300 a abandonné 0,12% et le Stoxx 600 0,22%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street réduisait les gains enregistrés en début de séance: les indices Dow Jones et Standard & Poor's 500 s'octroyant moins de 0,1% et le Nasdaq Composite 0,3%.

Le regain d'appétit pour le risque s'est un temps appuyé sur l'annonce d'une augmentation des demandes initiales d'indemnisation chômage aux Etats-Unis à 211.000 la semaine dernière, leur plus haut niveau depuis deux mois.

"Le marché est à l'affût de tout signe d'affaiblissement du marché de l'emploi parce que la Fed estime que l'inflation est alimentée par la hausse des salaires", a déclaré Jay Hatfield, gestionnaire de portefeuille chez InfraCap. "Tout ce qui montre une décélération de l'emploi est positif pour les marchés obligataires et boursiers".

Mais les investisseurs restent très prudents. Bien que cette statistique aille dans le bon sens pour les marchés financiers, plusieurs indicateurs ont récemment suggéré que le marché du travail restait tendu, ce qui, avec les remarques "faucons" du président de la Réserve fédérale Jerome Powell au Congrès cette semaine, ont exacerbé la crainte que l'institution accélère le rythme de son resserrement monétaire.

Ces inquiétudes pourraient être renforcées ou atténuées avec la publication très attendue vendredi du rapport sur l'emploi aux Etats-Unis qui inclut le nombre de créations de postes au mois de février.

VALEURS

Côté actions, les investisseurs se sont détournés dessecteurs généralement recherchés pour leur rendement, comme l'immobilier (-3,24%). Les valeurs du compartiment des ressources de base (-2,72%) ont également été délaissées.

A Paris, Unibail-Rodamco-Westfield a fini lanterne rouge du CAC avec un recul de 3,83%.

Le constructeur aéronautique Dassault Aviation s'est envolé de 12,21%, pour atteindre un record en clôture, après avoir publié des résultats annuels meilleurs que prévu.

JCDecaux a dévissé de 16,90%, le groupe prévoyant un ralentissement de sa croissance organique du chiffre d'affaires 2023 et aucun versement de dividende.

Credit Suisse a perdu 1,94%, la banque ayant reporté la publication de son rapport annuel après des points soulevés par l'autorité des marchés aux Etats-Unis sur ses comptes 2019 et 2020.

CHANGES

Le dollar cède du terrain, la hausse plus forte que prévu des inscriptions au chômage faisant espérer que la Fed n'accélère pas le rythme de ses hausses de taux.

L'indice qui mesure ses fluctuations face à un panier de référencerecule de 0,41% et l'euro remonte à 1,0576, en hausse de 0,3%.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat américain sont repartis à la baisse: celui à dix ans s'affiche à 3,9717% au moment de la clôture européenne et celui à deux ans, en baisse de neuf points de base, sous 5%.

Sur le marché européen, le rendement du Bund allemand à dix ans a fini la journée stable à 2,637%.

PÉTROLE

Après deux séances dans le rouge, les cours du pétrole remontent, soutenus par la dépréciation du dollar, les perturbations d'approvisionnement en carburant en France et la baisse des stocks de brut américain.

Le Brent gagne 0,48% à 83,06 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,55% à 77,08 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga