PARIS (Reuters) - Wall Street devrait ouvrir en baisse et les Bourses européennes reculent à mi-séance jeudi, la perspective de nouvelles fortes hausses de taux aux Etats-Unis, où l'inflation reste élevée et le marché du travail tendu, décourageant une nouvelle fois la prise de risque.

Les futures sur indices new-yorkais signalent un repli de 0,08% pour le Dow Jones, de 0,34% pour le Standard & Poor's-500 et de 0,58% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 perd 0,48% à 7.289,95 vers 12h35 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,52% et à Londres, le FTSE cède 0,6%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,45%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,5% et le Stoxx 600 de 0,6%.

Ce dernier affiche pour l'heure un recul de 1,2% depuis le début de la semaine à cause essentiellement des déclarations de Jerome Powell au Congrès sur les taux. Bien que le président de la Fed ait assuré mercredi qu'aucune décision n'avait encore été prise sur l'ampleur de la prochaine hausse de taux, il a réaffirmé qu'une accélération du resserrement monétaire était toujours possible et que le niveau final des taux risquait d'être plus élevé que prévu si les données économiques le justifiaient.

La publication vendredi du rapport mensuel sur l'emploi puis mardi de l'évolution en février de l'inflation seront donc suivies avec plus d'attention que d'habitude.

La probabilité estimée d'une hausse des taux d'un demi-point ce mois-ci avoisine 70%, selon le baromètre CME FedWatch, et leur niveau terminal pourrait culminer à 5,65% en septembre.

Concernant la Banque centrale européenne, dont le conseil se réunit jeudi prochain, les anticipations en matières de taux continuent également d'augmenter, avec une prévision de taux de dépôt à environ 4,158% d'ici la fin de l'année.

"La publication de nouvelles projections macroéconomiques la semaine prochaine (...) donnera un aperçu clair de la direction que prend la discussion au sein de la BCE sur les hausses de taux" au-delà de mars, a déclaré Carsten Brzeski, chez ING.

VALEURS EN EUROPE

Côté actions, le constructeur aéronautique Dassault Aviation grimpe de 11,40% pour atteindre un niveau record après avoir publié des résultats annuels meilleurs que prévu.

JCDecaux plonge de 12,69%, le groupe prévoyant un ralentissement de sa croissance organique du chiffre d'affaires 2023 et aucun versement de dividende.

Credit Suisse lâche 4,86%, la banque ayant reporté la publication de son rapport annuel après des points soulevés par l'autorité des marchés aux Etats-Unis sur ses comptes 2019 et 2022.

Le groupe de mode Hugo Boss abandonne 1,97% après avoir dit anticiper un ralentissement des ventes en 2023.

CHANGES

Le dollar cède du terrain (-0,29%) après avoir inscrit la veille un pic de trois mois face aux autres grandes devises avec les anticipations sur les taux américains.

L'euro remonte à 1,0559 dollar.

Le bitcoin se stabilise après un plus bas en séance depuis la mi-février, la banque Silvergate, spécialisée dans les cryptomonnaies, ayant annoncé qu'elle allait procéder à une liquidation volontaire à la suite de la faillite de FTX.

"Les investisseurs en bitcoins ont eu le temps de digérer cette information. Ils sont également beaucoup plus concentrés sur les développements macro", a déclaré James Butterfill, responsable de la recherche chez CoinShares.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans prend deux points de base, proche du seuil de 4%. Son équivalent allemand, à 2,685%, gagne plus de quatre points.

PÉTROLE

Le marché du pétrole est peu changé, tiraillé entre les craintes sur les conséquences de la remontée des taux d'intérêt, la baisse surprise des stocks de brut aux Etats-Unis et les espoirs concernant la demande chinoise.

Le Brent gagne 0,31% à 82,92 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,25% à 76,85 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Jean-Stéphane Brosse)

par Laetitia Volga