PARIS (awp/afp) - La mise au point pour le 11 mai de l'application StopCovid, qui doit permettre de tracer les contacts avec des personnes diagnostiquées positives au coronavirus, constitue "un défi", souligne dimanche le secrétaire d'Etat au Numérique Cedric O.

"L'objectif, c'est d'être prêts le 11 mai, mais c'est un défi", car "il y a encore plusieurs problèmes techniques à résoudre" et "nous ne ferons aucun compromis sur la sécurité", déclare Cedric O dans un entretien au Journal du Dimanche.

Le secrétaire d'Etat assure que cette application, qui utilisera la technologie Bluetooth, sera "volontaire, anonyme, transparente et temporaire". "L'État n'a accès à aucune donnée identifiante et il n'y aura pas de géolocalisation".

"L'installation de l'application doit relever totalement du libre consentement", insiste encore Cedric O. "Dans l'arbitrage entre contrainte sanitaire et libertés individuelles, nous avons poussé à fond vers les libertés individuelles", fait-il valoir.

Il propose la mise en place d'un "comité de suivi et de transparence, composé d'ONG, de professionnels du droit et du numérique, de parlementaires".

Le dispositif sera "une brique du dispositif d'enquêtes sanitaires qui est au coeur du déconfinement, afin d'éviter que l'épidémie ne reparte", poursuit-il.

En pratique, le système enregistrera, via la technologie Bluetooth, les contacts des propriétaires de téléphones ayant téléchargé l'application, "en vous notifiant dès lors que l'un d'entre eux a été diagnostiqué positif", explique le secrétaire d'Etat. Cela "permettra de détecter certains cas de transmission mal couverts par les enquêtes traditionnelles, comme les contacts dans les transports en commun".

Cedric O souligne que "tous les industriels mobilisés sont français", indiquant que "les plus impliqués sont Capgemini, Dassault Systèmes, Orange et deux start-up, Lunabee studio et Withings".

Le développement se fait en lien avec l'Institut national de recherche en informatique et en automatique, l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), l'Institut Pasteur et l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information.

"C'est une question de souveraineté sanitaire et technologique", affirme Cedric O, pour qui c'est à l'Etat "seul de définir la politique sanitaire" et de "décider de l'algorithme qui définit un cas contact", sans donc avoir recours aux plateformes proposées par Google ou Apple.

Le secrétaire d'Etat ajoute être en discussion avec ce dernier, car l'application ne tourne pas correctement sur les iPhone, les smartphones de ce constructeur, même si ceux-ci ne représentent que 20% du parc français, précise-t-il.

Pour Cédric O., "ce que disent les épidémiologistes, c'est qu'il n'y a pas de seuil minimum de téléchargements nécessaire pour que cette application soit utile."

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