Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,52% mercredi en réaction à l'annonce du ralentissement de l'inflation américaine en juillet, à l'issue d'une séance longtemps restée à l'équilibre.

L'indice CAC 40 a terminé en hausse de 33,44 points à 6.523,44 points après un bond à 14H30, juste après l'annonce des données américaines que les investisseurs scrutaient depuis le début de la semaine.

Il ne parvient pas entièrement à compenser les pertes de la veille (-0,53%), bilan d'une séance estivale marquée par des volumes d'échanges réduits et la nervosité des investisseurs à l'approche de la publication de l'indice des prix à la consommation (CPI) américain.

Celui-ci a augmenté de 8,5% sur un an d'après les chiffres publiés mercredi par le département du Travail. Sur un mois, l'inflation est même nulle, ce qui signifie que les prix n'ont, contre toute attente, pas augmenté par rapport à juin.

L'inflation sous-jacente, qui exclut les prix de l'alimentation et de l'énergie particulièrement volatils, a également ralenti, à 5,9% sur un an, alors que les marchés l'attendaient en hausse (+6,1% d'après Factset).

"Les marchés ont poussé un ouf de soulagement parce qu'on a l'impression que le contexte macroéconomique va mieux" aussi bien sur le front de l'inflation que des risques de récession liées aux tensions géopolitiques, observe Pierre Bismuth, directeur général de Myria AM.

M. Bismuth reste toutefois prudent concernant la pertinence de chiffres économiques d'un mois d'été pour indiquer une tendance plus large.

Au-delà même des chiffres de l'inflation, un vent optimiste traversait les marchés européens alors que les livraisons de pétrole russe en Slovaquie ont repris mercredi après une coupure liée à des sanctions visant Moscou et portant sur les droits de transit par l'Ukraine.

A minuit cependant, l'embargo européen sur le charbon russe entrera en vigueur, quatre mois après son adoption dans le cadre d'une cinquième salve de sanctions contre la Russie.

"Tous les prétextes sont bons à prendre pour avoir un bol d'oxygène" dans un contexte qui demeure morose, souligne M. Bismuth pour qui "les marchés essaient de construire un rebond et de combler le fossé" entre les valeurs ayant particulièrement souffert de la conjoncture, comme l'automobile ou la "tech", et les autres.

Tech et automobile se ressaisissent

Côté "tech", soutenu par le regain d'optimisme des marchés, le fabricant franco-italien STMicroelectronics de semi-conducteurs a terminé en hausse de 3,30% à 36,62 euros l'action, au lendemain d'une séance difficile pour le secteur dans le monde entier.

Le spécialiste des services de paiement Wordline a pris 2,95% à 43,57 euros l'action, le géant français du logiciel Dassault Systèmes 1,95% à 42,80 euros et le mastodonte de l'informatique Capgemini 1,66%.

L'automobile, qui avait également souffert la veille de la nervosité du marché a terminé dans le vert. Renault a pris 3,45% à 30,55 euros l'action, Michelin 2,80% à 27,58 euros l'action et Stellantis 1,36% à 14,60 euros l'action.

L'optimisme l'emporte

Les entreprises traditionnellement les plus dépendantes des cycles économiques et donc sensibles aux craintes de récession affichaient des hausses nettes. Unibail-Rodamco-Westfield a gagné 4,22% à 59,56 euros, Alstom 6,07% à 25,33 euros, ArcelorMittal 2,81% à 24,87 euros et Schneider Electric 2,44% à 134,22 euros.

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