Le conseil d'administration de Deliveroo a examiné l’offre, fixée à 180 pence par action, et s’est dit prêt à la recommander aux actionnaires, sous réserve d’un accord sur les termes définitifs. DoorDash a désormais jusqu’au 23 mai pour formuler une offre ferme. Sollicitée, l’entreprise américaine n’a pas immédiatement commenté l’information.
Selon une source proche du dossier, DoorDash est conseillé par JPMorgan dans cette opération, qui constitue la première approche formelle depuis les discussions informelles de l’été dernier.
"Deliveroo est un actif stratégique du secteur et constitue une cible naturelle dans le cadre de la consolidation. Nous pensons que l'offre préliminaire de 180 pence évoluera au cours des 28 prochains jours pour devenir une offre recommandée. Nous estimons que la probabilité qu'un contre-enchérisseur se présente est faible", résume l'analyste de Jefferies Giles Thorne.
Amazon possède 13,7% du capital via sa filiale de capital-investissement, mais le groupe n'est pas jugé bloquant par les analystes. Delivery Hero possède pour sa part environ 5%.
Deliveroo, un fiasco boursier
Depuis son entrée en Bourse en 2021, Deliveroo a vu son action chuter de près de 50%, dans un contexte de ralentissement de la demande pour la livraison de repas en ligne après la pandémie, et d'un recentrage des investisseurs vers des sociétés plus rentables. Dernier signe de repli : en mars, Deliveroo a annoncé son retrait du marché hongkongais, revendant certains actifs à foodpanda, filiale de Delivery Hero. Les activités à Hong Kong, déficitaires, représentaient environ 5% des transactions du groupe.

A la clôture vendredi, l’action Deliveroo s’échangeait à 146,6 GBX, bien en dessous de l’offre proposée par DoorDash.
Du point de vue réglementaire, l’opération ne devrait pas soulever de difficultés majeures, assure une source. DoorDash gagnerait en effet un accès direct à dix marchés où il n'est actuellement pas présent, ce qui limiterait les risques en matière d'antitrust — contrairement à d’autres acteurs plus exposés.
Ce rapprochement, s’il se concrétise, permettrait à DoorDash de consolider sa position en Europe. En 2021, le géant américain avait déjà frappé fort en rachetant le finlandais Wolt Enterprises pour environ 8 milliards de dollars dans une opération intégralement réalisée en actions.