New York (awp/afp) - Delta Air Lines, qui se bat pour survivre à la pandémie de Covid-19 à l'instar de ses concurrentes, a annoncé mercredi brûler 100 millions de dollars par jour mais souhaite augmenter sa trésorerie à 10 milliards à fin juin, notamment en s'endettant et en réduisant drastiquement ses dépenses.

Comme attendu, la compagnie aérienne est tombée dans le rouge au premier trimestre, affichant une perte nette de 534 millions de dollars, contre un bénéfice de 730 millions à la même période un an plus tôt. C'est la première perte trimestrielle du groupe depuis le quatrième trimestre 2014.

Lundi, United Airlines avait indiqué avoir accusé une perte d'exploitation de 2,1 milliards de dollars au premier trimestre. American Airlines, l'autre grande compagnie aérienne américaine, n'a pas encore livré ses résultats trimestriels.

Delta brûle 100 millions de dollars par jour depuis mars mais espère réduire de moitié ce train, à 50 millions en juin, a indiqué le directeur financier Paul Jacobson, cité dans un communiqué.

Si elle y parvenait, l'entreprise pourrait atteindre son objectif de disposer de 10 milliards de dollars de trésorerie à la fin du deuxième trimestre. Il y avait 6 milliards de dollars dans les caisses au 31 mars.

Les mesures de confinement, les interdictions d'entrée sur le territoire et le recours massif au télétravail pour endiguer la propagation du Covid-19, maladie causée par le nouveau coronavirus, ont fait brutalement chuter le transport aérien dans le monde entier.

"Nos avions opèrent actuellement à 5% de leurs capacités", a déclaré mercredi le PDG Ed Bastian, à la chaîne d'informations CNBC, ajoutant que le rétablissement du transport aérien allait prendre "plus de temps qu'on ne croyait".

"Tant que les voyageurs ne se sentiront pas en sécurité, ils ne prendront pas l'avion", a encore dit M. Bastian, en réponse à une question sur la reprise imminente de l'activité économique dans certains Etats américains, notamment en Géorgie (sud-est) où est basée Delta Air Lines.

Aides de l'Etat

Face à ce sombre tableau, Delta, comme les autres grandes compagnies aériennes aux Etats-Unis, a fait appel au programme de soutien à l'emploi lancé par l'administration Trump.

La société doit toucher 5,4 milliards de dollars dont 3 milliards sous forme d'aide et le restant sous forme de prêts sur 10 ans avec un taux d'intérêt de 1% sur les 5 premières années et 2% sur le reste de la maturité.

La tranche d'aide du Trésor est conditionnée par la préservation des emplois au moins jusqu'au 30 septembre, la suppression du dividende et des rachats d'actions jusqu'en septembre 2021.

Delta envisage également d'emprunter jusqu'à 4,5 milliards de dollars au Trésor dans le cadre du plan de sauvetage du transport aérien adopté par le Congrès américain.

Delta a également indiqué mercredi avoir déjà annulé 85% de ses vols qui étaient prévus en juin, après 90% pour le mois de mai.

La compagnie a en outre passé des accords pour vendre des avions qu'elle reprendra ensuite en leasing et 37.000 employés, soit 41% de ses effectifs globaux, ont été mis en congés sans solde.

Le chiffre d'affaires au premier trimestre a reculé que de 18% sur un an à 8,6 milliards de dollars.

Il devrait chuter de 90% au deuxième trimestre, a prévenu, début avril, Ed Bastian malgré des prix bas du kérosène.

Delta compte atténuer le choc en réduisant ses dépenses d'au moins 5 milliards de dollars comparé au deuxième trimestre 2019.

afp/rp