Trois mois après la signature du contrat de rachat d'Ecore Holding, l'un de ses principaux concurrents dans le recyclage des métaux, Derichebourg s'attaque au financement du deal. Le groupe en 2007 de la fusion de la Compagnie Française des Ferrailles (CFF) et de Penauille PolyServices a annoncé ce matin l'émission prochaine de 300 millions d'euros d'obligations d'échéance 2018. Il est prévu que le produit brut de l'offre soit utilisé, avec de la trésorerie disponible (403,7 millions au 30 mars), pour financer l'acquisition.

Une fois cette dernière réalisée, et sous réserve des éventuels engagements qui pourraient être négociés avec les autorités en charge du contrôle des concentrations, le nouvel ensemble réaliserait un chiffre d'affaires pro forma de 3,88 milliards d'euros, contre 2,5 milliards en 2019/2020 pour Derichebourg.

L'Ebitda courant pro forma atteindrait 341 millions (180,9 millions pour Derichebourg). L'Ebitda courant pro forma ajusté des synergies anticipées ressortirait à 362 millions. La part de marché estimée dans le traitement des déchets métalliques en France serait de 30% à 35%.

L'opération est donc très structurante pour le groupe familial qui s'empare de 68 sites de collecte et de production dans l'Hexagone.

Grâce à Ecore, Derichebourg se renforce sur cinq principales familles de matériaux que sont les métaux ferreux (acier), métaux non ferreux (aluminium, cuivre…), batteries au plomb, papiers cartons et plastiques.

Dans une note publiée après l'annonce du rachat, LCM Midcap Partners avait rappelé la capacité de Derichebourg à intégrer de façon relutive tous types d'acquisition. Réalisée avec un timing parfait, celle-ci ne devrait pas déroger à la règle, avait ajouté l'analyste.

En Bourse, Derichebourg cède 1% à 8,675 euros, mais affiche un gain de 48% depuis le début de l'année et de 90% en six mois.