Ajoute "stabilisation" des tonnages de déchets, selon la mairie

PARIS (awp/afp) - La mairie de Paris a constaté une "stabilisation" du volume des déchets non-ramassés dans la capitale samedi, au treizième jour de grève contre la réforme des retraites, alors que des camions-bennes réquisitionnés collectaient les ordures selon la préfecture.

Vendredi la mairie avait estimé que 10.000 tonnes de déchets étaient en attente de collecte sur les trottoirs parisiens.

Après le refus de la maire PS Anne Hidalgo, soutien du mouvement social, de demander la réquisition au préfet de police, ce dernier avait signé jeudi la réquisition d'agents pour évacuer les ordures.

La capitale possède un système de collecte particulier: les agents de la mairie assurent la collecte des déchets dans la moitié des arrondissements tandis que l'autre moitié est desservie par des prestataires privés.

Tard dans la soirée vendredi, l'entreprise Derichebourg avait annoncé dans un communiqué "avoir été réquisitionnée" par la préfecture de police "en vue de concourir à un service minimum de collecte des ordures".

La préfecture a confirmé cette information samedi matin, précisant que "cinq garages de camions-bennes avaient repris une activité" et que "deux sociétés concessionnaires de traitement ainsi que plusieurs agents (avaient) été requis depuis" vendredi.

"Des bennes sont sorties de l'ensemble des garages", a-t-on indiqué à la mairie.

De leur côté, les grévistes des trois sites d'incinération de déchets produits par Paris ont mis en place des "barrages filtrants" pour laisser passer des camions de collecte des ordures, a indiqué une déléguée syndicale à l'AFP, confirmant une information de Libération.

En assemblée générale vendredi, les grévistes ont "reconduit l'action jusqu'à mardi inclus, avec un filtrage des camions" à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) samedi et dimanche, puis à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) lundi et mardi, a déclaré Fatiha Lahrech, déléguée syndicale CGT du site d'Issy-les-Moulineaux.

Laisser passer des camions est une "décision de sécurité pour limiter les risques d'épidémie", a-t-elle expliqué. En milieu de matinée samedi, seuls trois sont passés.

Mobilisés, les éboueurs de la mairie refusent avec cette réforme le report de 57 à 59 ans de leur départ en retraite.

"Nous avons douze ans d'espérance de vie en moins pour les éboueurs et sept ans en moins pour les égoutiers", a souligné vendredi Fréderic Aubisse, égoutier de 54 ans.

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