SEPTEMBRE 2020

REGARD D'EXPERT

Abderaman El Aoufir

DIRECTEUR GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ DU GROUPE DERICHEBOURG

Situation des marchés et reprise post-Covid

La filière du recyclage, comme l'ensemble de notre économie, est touchée par la crise sanitaire.

Mais dans quelle proportion ? Et pour quel avenir ?

INTERVIEW

Quel a été l'impact du confinement sur votre activité ?

Nous avons tourné à 20 % de nos capacités. Nous avons même été contraints de fermer temporaire- ment un certain nombre de sites désertés par nos fournisseurs comme par nos clients.

Quelles conséquences ces fermetures ont-elles entraîné pour les salariés concernés ?

La plupart de nos collaborateurs ont été placés en chômage partiel. Nous avons bien sûr sollicité l'en- semble des dispositifs d'aides mis en place par l'État pour préserver l'emploi et les salaires. Nous met- tons tout en œuvre pour assurer la pérennité de l'entreprise et de ses emplois.

L'impact de cette crise est-il le même du côté de vos fournisseurs ?

Côté fournisseurs, les construc- teurs automobiles étaient à l'arrêt, 98 % des déchèteries publiques étaient fermées, les démolisseurs automobiles - qui n'étaient pas considérés comme une activité essentielle - étaient fermés éga- lement. Enfin les ETI ou PME de notre secteur, subissant les mêmes contraintes que nous, ont, elles aussi, dû stopper leur activité.

Et côté clients ?

Tous nos clients métallurgistes français étaient fermés sans ex- ception. Ils n'ont redémarré qu'au mois de mai. Nos clients espagnols et belges ont stoppé leurs activités pendant deux semaines. Le Luxem- bourg a tout fermé pendant près d'un mois. On peut donc dire que notre activité a été impactée des deux côtés de la chaîne de valeur. Dans les métiers du recyclage, le secteur des déchets métalliques est sans doute celui qui a le plus souffert du confinement. A contra- rio, la filière de collecte des déchets ménagers a été très peu impactée.

Comment s'est passée la reprise ?

Nous avons retrouvé 85 % de notre activité préconfinement au mois de juin. Et nous sommes aujourd'hui

  • près de 90 %. Cette reprise est au-delà de nos attentes. C'est bon signe, mais j'ai du mal à croire que nous retrouverons le niveau d'avant le confinement d'ici la fin de l'année.

Dans les prochains mois, quelles sont les perspectives ?

Lors de la reprise, le retard pris dans les activités a engendré un phénomène de rattrapage. Mais ac- tuellement les entreprises lancent des plans sociaux et il est très diffi- cile d'anticiper. Ce qui est sûr, c'est que la consommation va diminuer :

au mois d'août les ventes automobiles ont baissé de 19 % par rapport

  • 2019 et les constructeurs tablent sur une baisse de 20% d'ici la fin de l'année.

Le plan de relance de 100 milliards du gouvernement peut-il changer la donne ?

J'ai confiance dans ce plan pour booster l'économie. Mais à quel ni- veau ? Il est difficile de dire s'il per- mettra un rattrapage de 40, ou de 90 % de l'activité. Tous les écono- mistes disent qu'il faudra au moins deux ans pour retrouver notre ni- veau de PIB…

La filière du recyclage reste-t-elle une filière d'avenir après cette crise ?

Bien sûr ! Nous restons les parte- naires privilégiés des institutionnels dans la mise en œuvre de l'économie verte. Nous continuerons d'investir pour répondre à des réglementa- tions de plus en plus exigeantes. Parce que les enjeux environne- mentaux sont au cœur des préoc- cupations, il nous appartient de transformer les contraintes qui se présentent à nous en opportunités. Malgré cette crise majeure, nous croyons dur comme fer dans notre métier et dans notre industrie.

derichebourg.com

Pour lire la suite de ce noodl, vous pouvez consulter la version originale ici.

Attachments

  • Original document
  • Permalink

Disclaimer

Derichebourg SA published this content on 30 September 2020 and is solely responsible for the information contained therein. Distributed by Public, unedited and unaltered, on 30 September 2020 14:14:03 UTC