Francfort (awp/afp) - Les représentants d'actionnaires de Deutsche Bank apparaissent divisés mercredi sur leur soutien à la direction, à la veille de l'assemblée générale de la banque allemande qui s'annonce houleuse.

"Malgré nos inquiétudes, nous pensons qu'un nouveau changement à la tête du directoire serait contreproductif", a indiqué la société britannique d'investissement Hermes Investment Management, dans un communiqué transmis à l'AFP.

Hermes va donc exprimer jeudi sa confiance aux dirigeants de la banque pour leur action passée.

Alexandra Annecke, représentante d'Union Investment, un fonds dans le giron des banques mutualistes, en fera de même, a-t-elle annoncé mercredi dans une interview au Handelsblatt.

Bien plus vindicatifs, Glass Lewis et ISS, deux autres représentants d'investisseurs, dont les consignes pèsent lourd dans les votes en assemblée, ont à l'inverse recommandé de rejeter le bilan du directoire comme du conseil de surveillance.

ISS reproche entre autres à la banque les dommages causés en termes de réputation, surtout les manquements en matière de lutte contre le blanchiment, selon la FAZ.

Le suspense demeure donc sur le possible désaveu infligé au président du directoire depuis avril 2018, Christian Sewing, et à son premier censeur, l'Autrichien Paul Achleitner, à l'issue de la grand-messe annuelle où près de 5.000 actionnaires sont attendus jeudi à Francfort.

M. Achleitner apparaît le plus sur la sellette, lui qui avait pris les rênes du conseil de surveillance en 2012 en étant perçu comme l'homme capable de redresser la banque.

Or celle-ci a changé depuis trois fois de patron, sur fond de scandales et de performances en berne, et son cours de Bourse a chuté de 70% pour tomber mardi à son plus bas historique, à 6,59 euros.

En 2015, il avait suffi de 40% de votes de défiance envers les dirigeants Anshu Jain et Jürgen Fitschen pour précipiter leur démission quelques semaines plus tard.

Christian Sewing sait lui qu'il devra convaincre de la capacité de la banque à se redresser seule, après le renoncement mi-mai à fusionner avec sa rivale Commerzbank, un mariage entouré depuis le départ d'un grand scepticisme.

afp/al