Francfort (awp/afp) - La Cour fédérale allemande (BGH) a confirmé jeudi la relaxe de plusieurs anciens dirigeants de Deutsche Bank, accusés de faux témoignage lors du procès Kirch, l'un des plus grands feuilletons judiciaires de l'économie allemande.

Le juge suprême a rejeté la demande de révision du parquet contre la décision de relaxe prononcée par le tribunal de Munich en faveur de trois anciens patrons de la banque entre 1997 et 2016, Rolf Breuer, Josef Ackermann et Jürgen Fitschen.

Ces banquiers étaient accusés d'avoir fait de fausses déclarations lors du procès Kirch, dont le point de départ fut la faillite en 2002 de l'ex-magnat des médias.

Ce dernier tenait la banque pour responsable de l'effondrement de son empire, après une interview en 2002 à la chaîne de télévision Bloomberg dans laquelle M. Breuer avait émis des doutes sur la solvabilité de Kirch Media.

Deutsche Bank s'était débarrassée de cette affaire en versant en 2014 près d'un milliard d'euros aux ayants droits de M. Kirch, après plus de 10 ans de procédure civile.

Mais ses anciens dirigeants restaient dans le viseur de la justice pénale, le parquet de Munich leur reprochant d'avoir "agi en collusion" pour tromper la justice, afin d'éviter que la famille Kirch n'obtienne réparation.

Le BGH a estimé jeudi que la décision de relaxe prononcée à leur égard en 2016 n'était entachée d'aucune erreur de droit, ce qui la rend définitive.

Deutsche Bank paie encore aujourd'hui le prix de multiples procédures judiciaires empoisonnant ses affaires, en Europe et aux Etats-Unis.

La première banque allemande a lancé en juillet le plus lourd plan de redressement de son histoire, comprenant 18.000 départs et des coupes franches dans sa banque d'investissement.

Elle a annoncé hier une perte nette (part du groupe) de 859 millions d'euros entre juillet et septembre, portant le cumul annuel à -3,87 milliards d'euros.

afp/jh