PARIS, 5 janvier (Reuters) - L'Italie a reçu mercredi une forte demande, qui a dépassé 43 milliards d'euros, pour une adjudication de dette à 30 ans, selon quatre notes de chefs de file consultées par Reuters.

Cette adjudication est la première d'importance réalisée dans la zone euro depuis le début de l'année et intervient à quelques semaines du vote au Parlement italien, prévu le 24 janvier, pour désigner un nouveau président de la République, qui pourrait avoir des conséquences importantes sur l'avenir de l'actuel gouvernement.

Le mois dernier, l'actuel président du Conseil des ministres Mario Draghi s'est déclaré intéressé par la présidence de la République et les investisseurs tentent depuis d'évaluer l'impact de son potentiel départ à la tête du gouvernement - qui pourrait conduire à des élections législatives anticipées - sur la dette italienne.

L'arrivée de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE), comme président du Conseil en février dernier avait dopé la confiance des investisseurs dans la capacité de l'Italie à redresser ses finances publiques, ce qui s'était traduit par un regain d'appétit pour les emprunts d'Etat du pays.

L'écart de rendement entre les obligations italiennes et allemandes à dix ans, qui constitue une prime de risque très suivie par les investisseurs, s'est réduit à 87 points de base en février dernier, à son plus bas depuis 2015.

Mais mercredi, ce "spread" a atteint 135 points de base, au plus haut depuis un an.

Au-delà du risque politique, la dette italienne est également sous pression après l'annonce par la BCE de la fin prochaine de son programme d'urgence de rachats d'actifs lié à la pandémie (PEPP), dont l'Italie est l'un des principaux bénéficiaires. (Reportage Yoruk Bahceli à Amsterdam et Antonella Cinelli à Rome, édité par)