PARIS, 4 novembre (Reuters) - La Société générale a rapporté vendredi des résultats supérieurs aux attentes au troisième trimestre, soutenus par ses activités de trading qui ont bénéficié de la volatilité des marchés, et a indiqué viser pour cette année une meilleure rentabilité.

La troisième banque française par la capitalisation boursière indique que son bénéfice net a reculé de 6,4% sur le trimestre, mais à 1,5 milliard d'euros, il ressort au-dessus des prévisions des analystes qui attendaient en moyenne 999 millions selon le consensus I/B/E/S Refinitiv.

Sur le trimestre, les revenus de la banque ont crû de 2,3% tandis que ses charges ont progressé de 1,5%.

Le groupe, dont l'actuel patron de la banque de financement et d'investissement, Slawomir Krupa, deviendra l'an prochain le nouveau directeur général avec le départ prévu de Frédéric Oudéa, indique viser pour 2022 un coefficient d'exploitation en deçà de 64%, alors qu'il prévoyait précédemment un coefficient entre 64% et 66%.

Ce coefficient d'exploitation est à 59,6% à fin septembre.

Les analystes de Jefferies soulignent dans une note de recherche que la banque a dépassé les attentes dans tous les segments, qu'il s'agisse des performances au niveau des métiers ou de la solvabilité financière.

Evoquant dans un communiqué un "environnement géopolitique et économique de plus en plus complexe", la SocGen a renforcé sur le trimestre écoulé ses provisions pour mauvaises créances avec un coût du risque multiplié par 2,3.

Elle a néanmoins laissé inchangé son objectif de coût du risque attendu entre 30 et 35 points de base cette année.

En Europe, à l'instar d'établissements comme l'allemand Deutsche Bank ou l'italien UniCredit, les banques ont fait état de solides performances au cours du trimestre passé grâce à la hausse des revenus du trading et à l'augmentation des coûts du crédit avec la remontée des taux d'intérêt initiée par les banques centrales pour lutter contre l'inflation.

BNP Paribas a d'ailleurs indiqué jeudi s'attendre à un surplus de revenus d'environ deux milliards d'euros à horizon 2025 avec la croissance de la marge d'intérêt.

Dans les activités de marché, la SocGen a vu ses revenus croître de 12,1%, avec un bond de plus de 34% sur les activités taux, crédit et change.

Après l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe, la banque a quitté la Russie en cédant au printemps dernier sa filiale locale Rosbank à Interros Capital, un groupe lié à l'oligarque russe Vladimir Potanine. (Reportage Silvia Aloisi et Matthieu Protard, édité par Jean-Stéphane Brosse)