Lisbonne (awp/afp) - La TAP Air Portugal a demandé une aide publique pouvant passer par un prêt d'Etat ou une nationalisation afin de surmonter l'impact de l'épidémie de Covid-19, a annoncé jeudi le président de la compagnie Miguel Frasquilho.

Selon un des actionnaires privés de la TAP, déjà détenue à 50% par l'Etat portugais, les besoins de financement pourraient s'élever à 400 millions d'euros.

"TAP a adressé une demande d'aide à l'Etat", a déclaré M. Frasquilho lors d'une audition parlementaire, en précisant que la réponse du gouvernement était attendue "très prochainement".

M. Frasquilho a expliqué que cette aide demandée à l'Etat pouvait prendre plusieurs formes: des avantages fiscaux, un plan volontaire de départs anticipés à la retraite, des prêts garantis ou même une nationalisation.

Mardi, le Premier ministre socialiste Antonio Costa s'était lui-même dit prêt à nationaliser la compagnie puisque les négociations entre l'investisseur américain David Neeleman et l'allemande Lufthansa pour lui céder sa part de TAP ont été interrompues par la crise sanitaire.

Les besoins immédiats de la compagnie se situent "entre 350 et 400 millions d'euros", a précisé l'homme d'affaires portugais Humberto Pedrosa au site d'informations économiques Eco.

M. Pedrosa, qui a dit vouloir conserver sa participation au capital de TAP, est l'associé de M. Neeleman au sein du consortium privé Atlantic Gateway, qui détient 45% de la compagnie.

Fin mars, l'Association internationale du transport aérien (Iata) a estimé que la moitié des compagnies aériennes risquaient d'être à court de liquidités dans les deux à trois mois.

L'organisation, qui regroupe 290 compagnies aériennes, réclame à cor et à cri un engagement financier des Etats pour sauver les transporteurs de la faillite, par voie de nationalisations, recapitalisations, annulations ou reports de charges et de taxes, prêts garantis...

TAP Air Portugal a annulé tous ses vols, à l'exception de ceux qui relient le territoire continental portugais aux archipels des Açores et de Madère, au moins jusqu'au 4 mai. Le transporteur a placé au chômage technique 90% de ses quelque 11.000 salariés.

afp/rp