Les Bourses européennes ont fini en faible hausse vendredi mais sans réelle tendance, hésitant entre les chiffres meilleurs que prévu du rapport américain sur l'emploi et l'escalade des tensions entre les Etats-Unis et la Chine.

À Paris, le CAC 40 a pris 0,09% à 4.889,52 points. Le Footsie britannique a gagné 0,09% et le Dax allemand s'est octroyé 0,66%, surperformant les autres indices grâce à Deutsche Telekom.

L'indice EuroStoxx 50 est monté de 0,38%, le FTSEurofirst 300 de 0,27% et le Stoxx 600 de 0,29%.

Les places européennes, dans le rouge une grande partie, ont peu à peu effacé leurs pertes après l'annonce par le département du Travail d'un ralentissement moins important qu'anticipé des créations d'emplois aux Etats-Unis le mois dernier.

Mais après des mois de tensions autour du coronavirus ou de Hong Kong, les relations entre Washington et Pékin se sont encore envenimées, freinant l'appétit des investisseurs pour les actifs les plus risqués, lorsque Donald Trump a publié jeudi deux décrets interdisant aux entreprises américaines toute transaction avec les groupes chinois ByteDance, propriétaire de l'application de vidéos TikTok, et Tencent, qui possède l'application de messagerie WeChat.

Le département américain du Trésor a aussi imposé des sanctions à l'encontre de la cheffe de l'exécutif hongkongais Carrie Lam et de huit responsables chinois et hongkongais.

VALEURS

Les secteurs cycliques comme les banques et l'énergie ont perdu respectivement 0,49% et 0,99%.

ArcelorMittal, en première ligne sur le front commercial, a perdu 2,72% derrière TechnipFMC (-3,01%), dégradé par HSBC à "conserver".

A la hausse, le fournisseur de matériel médical Hikma Pharmaceuticals a pris la tête du Stoxx 600 avec un bond de 10,94% après avoir relevé les prévisions de ventes annuelles pour deux de ses principales divisions.

Deutsche Telekom a gagné 2,66% à Francfort après que sa filiale américaine T-Mobile US (+7,48% à Wall Street) a enregistré une hausse plus forte que prévu des abonnés au deuxième trimestre, devenant le numéro deux du secteur aux Etats-Unis en détriment de AT&T.

A WALL STREET

A l'heure de la clôture européenne, les trois indices majeurs de Wall Street réduisaient un peu les pertes subies de l'ouverture: le Dow Jones perdait 0,34%, le Standard & Poor's 500 reculait de 0,20% et le Nasdaq de 0,2%.

Aux valeurs, les groupes chinois cotés à New York sont à la traîne comme le géant du commerce en ligne Alibaba (-4,60%) ou Tencent Music (-3,65%).

LES INDICATEURS DU JOUR

Le département du Travail a fait état de 1,763 million de créations de postes non agricoles le mois dernier après un record de 4,791 millions enregistré en juin.

Ce chiffre, qui marque un ralentissement important, ressort toutefois au-dessus des attentes des économistes interrogés par Reuters qui prévoyaient en moyenne 1,6 million de créations d'emplois.

"Le rapport sur l'emploi a dépassé les attentes et a montré que le marché du travail continue de se remettre de la crise," a déclaré Sameer Samana, analyste senior chez Wells Fargo.

Mais Oliver Pursche chez Bronson Meadows Capital Management reste sceptique: "C'est un faux positif, c'est trompeur. Les conditions sous-jacentes sont bien pires que ce que montrent ces chiffres. Cette statistique, certes supérieure au consensus, pourrait retarder davantage l'adoption d'un plan de relance, les républicains pouvant arguer que les choses s'améliorent".

CHANGES/TAUX

Après trois jours de baisse et un plus bas de deux ans atteint jeudi, le dollar remonte de 0,74% contre un panier de monnaies de référence. L'euro cède 0,81% autour de 1,1779 dollar.

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à 10 ans prend deux points de base à 0,5526% et son équivalent allemand a fini à -0,507%.

PÉTROLE

Les contrats à terme sur le brut reculent légèrement, pénalisés par les craintes entourant la demande.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) se traite à 41,35 dollars le baril (-1,43%) et le Brent de mer du Nord à 44,51 dollars (-1,29%).

(Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)

par Laetitia Volga