Le développement du réseau de fibre optique allemand a encore perdu de son élan l'an dernier. Les investissements du secteur ont reculé d'environ huit % pour atteindre 12,1 milliards d'euros en 2023, contre un niveau record en 2022, selon l'étude de marché publiée mardi par l'association professionnelle VATM en collaboration avec le cabinet de conseil Dialog Consult.
Alors que Deutsche Telekom a augmenté ses dépenses dans ce domaine de 13 % pour atteindre 5,2 milliards d'euros, les investissements de ses concurrents ont chuté de près de 20 % à 6,9 milliards d'euros.
Valentina Daiber, vice-présidente du VATM, attribue ce ralentissement à la pratique du groupe de Bonn consistant à poser des câbles de fibre dans les rues sans raccorder les bâtiments à ce réseau (« Homes passed »). Selon elle, cela dissuade les concurrents d'investir dans ces zones, car l'opération n'est plus rentable. L'association VATM, qui regroupe les rivaux de Telekom, réclame donc une régulation plus stricte du leader du marché. Elle plaide également pour une extinction rapide du réseau DSL à base de cuivre, qui selon elle est à l'origine de la domination de Telekom sur le marché du haut débit.
En effet, les moteurs de l'adoption de la fibre optique sont les autres fournisseurs, souligne Andreas Walter, directeur de l'étude de marché et associé gérant de Dialog Consult. D'ici la fin de l'année en cours, quelque dix millions de foyers devraient disposer de telles connexions. Moins de 40 % d'entre elles seraient fournies par Telekom, bien que l'entreprise détienne près de 70 % du marché global du haut débit. Par ailleurs, seuls 16 % environ des clients utilisent l'offre fibre optique du groupe de Bonn, alors que chez les concurrents, ce taux est plus de deux fois supérieur.
(Reportage de Hakan Ersen. Rédaction : Olaf Brenner. Pour toute question, veuillez contacter notre rédaction à berlin.newsroom@thomsonreuters.com (pour la politique et la conjoncture) ou frankfurt.newsroom@thomsonreuters.com (pour les entreprises et les marchés).)