Francfort (awp/afp) - Le premier groupe immobilier allemand Vonovia a annoncé vendredi l'échec probable de sa nouvelle tentative de rachat de son rival Deutsche Wohnen, faute d'avoir reçu suffisamment de titres des actionnaires de la cible.

L'offre publique d'achat amicale de Vonovia sur Deutsche Wohnen "n'a probablement pas reçu l'approbation nécessaire des actionnaires de Deutsche Wohnen d'ici la fin de la période d'acceptation" qui était fixée au 21 juillet, selon un communiqué.

Le taux d'acceptation actuellement de 47,62% s'avère inférieur au minimum fixé à 50 % pour réussir l'opération, troisième tentative de la part de Vonovia.

Les principaux actionnaires de Deutsche Wohnen, des fonds spéculatifs et indiciels, n'auront donc pas voix au chapitre, car ils ne sont autorisés à négocier des titres qu'une fois le taux d'acceptation minimum atteint.

Le résultat final de l'opération devrait être publié le 26 juillet, précise Vonovia.

"Nous avons reçu un large soutien pour notre proposition de fusionner Deutsche Wohnen avec Vonovia", mais "malheureusement, les actionnaires actuels de Deutsche Wohnen n'ont pas livré leurs actions en nombre suffisant", a commenté Rolf Buch, PDG de Vonovia, dans un communiqué.

Le candidat acquéreur malheureux veut désormais examiner trois options : vente des actions détenues de Deutsche Wohnen, nouvelle offre publique ou acquisition d'actions supplémentaires.

Ce mariage amical annoncé fin mai entre deux acteurs clés du marché immobilier allemand devait porter sur 19 milliards d'euros en donnant naissance au premier groupe immobilier européen.

Cette troisième tentative de rachat par Vonovia partait pourtant sous de bons auspices, puisque la direction de Deutsche Wohnen avait immédiatement soutenu l'offre, basée sur un prix offert de 52 euros par action de la cible.

En 2016, la direction de Deutsche Wohnen et les actionnaires avaient repoussé les velléités de Vonovia, estimant trop bas le prix proposé.

Dans une Allemagne où la majorité des résidents sont locataires -- environ 85% à Berlin -- ces grands fonds immobiliers jouent un rôle de premier plan sur le marché en traînant une image peu reluisante.

Deutsche Wohnen souffre d'une réputation sulfureuse après ses rachats dans les années 2000 de grands ensembles immobiliers, notamment publics, dans la capitale - où se trouve environ 70% de son portefeuille.

Vonovia a lui multiplié de son côté les acquisitions ces dernières années, avec l'autrichien Buwog pour 5 milliards d'euros ou son concurrent suédois Hembla.

Intégrée dans l'offre en voie de capoter, la promesse faite aux locataires de Vonovia à Berlin de limiter les augmentations de loyer jusqu'en 2026 "continue de s'appliquer", précise Vonovia.

La coalition de gauche au pouvoir à Berlin avait pris récemment une mesure inédite de plafonnement des loyers mais elle a été invalidée en avril par la Cour constitutionnelle.

afp/rp