Cette décision réduit la probabilité que Dexia ait besoin d'une aide publique supplémentaire.

La BCE, Dexia et l'Autorité bancaire européenne (ABE), ont refusé de commenter l'information.

L'établissement, sauvé par les Etats français et belge alors qu'il était sur le point de faire faillite pendant la crise financière, figurait initialement sur la liste des 124 établissements bancaires de l'Union que l'ABE prévoyait de soumettre à ces tests de résistance, fondés sur deux scénarios économiques de gravité différente.

Mais le conseil de surveillance de l'institution réuni jeudi à Francfort a accepté de recommander au Conseil des gouverneurs de n'exiger de Dexia que la preuve de sa capacité à résister au scénario économique le plus probable, donc le moins sévère, et non au scénario de crise que les autres banques devront aussi être en mesure d'encaisser.

La BCE avait déjà reconnu la "situation spécifique" de la banque des collectivités publiques lorsqu'elle avait eu à se prononcer sur ses finances dans le cadre de sa restructuration en 2001.

Dexia, a souligné une des sources, est un cas unique en Europe et sera la seule des 124 banques contrôlées à bénéficier de ce traitement particulier.

Les stress tests et la "revue de qualité des actifs" (AQR) menée parallèlement par la BCE ont déjà amené plusieurs banques à décider d'augmenter leur capital, la dernière en date étant Deutsche Bank, qui a annoncé dimanche son intention de lever huit milliards d'euros pour renforcer son bilan.

Dexia, issue de la fusion en 1996 du Crédit communal de Belgique et du Crédit local de France, avait dit en mars que sa situation financière ne lui permettrait peut-être pas de réussir en l'état les stress tests et qu'il lui faudrait éventuellement solliciter de nouveaux capitaux.

La Belgique, la France et d'autres actionnaires ont injecté six milliards d'euros dans Dexia en 2008, au plus fort de la crise, et la banque et par la suite obtenu des garanties publiques pour ses emprunts qui totalisent maintenant quelque 79 milliards d'euros.

Dexia entend ramener ce montant à 45 milliards d'euros d'ici le début 2015. La Belgique et la France ont versé encore 5,5 milliards d'euros en 2012, nationalisant de fait l'établissement déficitaire.

(Laura Noonan et Paul Carrel, Marc Angrand et Véronique Tison pour le service français)