New York (awp/afp) - La société américaine Corteva Agriscience a fait ses débuts à Wall Street lundi après s'être officiellement séparée de DowDuPont, symbolisant à cette occasion la concentration à grand pas du secteur des semences et de l'agrochimie.

Il était prévu dès le départ que le mariage entre Dow et DuPont, annoncé fin 2015 et finalisé à l'été 2017, donne naissance à trois entités indépendantes cotées en Bourse: l'une consacrée à l'agriculture (Corteva Agriscience), l'autre à la chimie de spécialité (DowDupont) et le dernier (Dow) à la science des matériaux.

Après l'aboutissement de ce processus samedi, Corteva est "particulièrement bien positionnée pour faire face à la concurrence et conquérir des marchés en fournissant aux agriculteurs les solutions complètes dont ils ont besoin pour leur assurer une meilleure rentabilité et durabilité", a commenté son directeur général Jim Collins, cité dans un communiqué.

Le groupe, dont le siège social est basé à Wilmington, dans le Delaware, compte 21.000 salariés et est présent dans plus de 140 pays. Il a dégagé en 2018 un chiffre d'affaires de 14 milliards de dollars.

A titre de comparaison, Monsanto avait enregistré un chiffre d'affaires de 14,6 milliards de dollars pour son dernier exercice fiscal annuel avant son rachat par le groupe allemand Bayer.

Le marché des semences et de la protection des cultures, terme regroupant principalement les produits phytosanitaires, a selon M. Collins une valeur annuelle d'environ 100 milliards de dollars.

Il est en proie à une intense consolidation, les entreprises tentant d'optimiser leurs opérations au moment où leurs principaux clients, les agriculteurs, sont eux-mêmes sous la pression de la baisse des prix des céréales et oléagineux et de la montée des tensions commerciales.

Outre la fusion des filiales dédiées à l'agriculture de Dow et DuPont et le rapprochement de Bayer et Monsanto pour 63 milliards de dollars, le géant chinois de la chimie ChemChina a racheté le suisse Syngenta pour 43 milliards de dollars.

Cette concentration suscite les craintes de certains acteurs du marché, des groupes comme le syndicat agricole américain National Farmers Union ou certains candidats aux primaires démocrates comme Elizabeth Warren ou Bernie Sanders, appelant à un moratoire sur les méga-fusions dans le secteur agricole.

afp/rp