Zurich (awp) - L'action Dufry sombrait jeudi matin à la Bourse suisse, n'échappant pas à la curée sur les marchés boursiers après les annonces du président américain Donald Trump pour protéger les Etats-Unis du coronavirus. Le détaillant bâlois a certes vu ses ventes croître l'an dernier, mais les premiers chiffres de 2020 confirment l'impact de la pandémie.

Après avoir dégringolé de pas loin de 17% au moment de l'ouverture, le titre Dufry notait vers 10h30 à 39,75 francs suisses, en chute de de 14,59%. Dans le même temps, l'indice élargi SPI lâchait 5,85%.

L'action de l'ex-groupe Weitnauer s'inscrit dans une tendance négative depuis le début de l'année, celle-ci ayant chuté de moitié, reflet des inquiétudes que fait peser l'épidémie liée au coronavirus sur les secteurs du transport aérien et des voyages dont l'entreprise dépend fortement.

Les chiffres dévoilés jeudi ont confirmé l'impact du coronavirus sur les affaires du groupe rhénan, ses revenus chutant en termes organiques de 7,3% durant le seul mois de février. Entre le début de l'année et le 8 mars, le repli s'inscrit à 3,8%. Pour l'ensemble de l'année 2020, Dufry anticipe un recul de ses ventes à un chiffre en pourcent.

Dans son commentaire, la banque Vontobel estime que Dufry met en avant un scénario pour le moins optimiste. L'analyste de la banque de gestion zurichoise anticipe des difficultés croissantes pour les mois de mars et avril. Le repli du titre reflète la situation actuelle, note l'expert, alors qu'un fort rebond est attendu pour l'an prochain. Dans ce contexte, il confirme sa recommandation du titre à l'achat.

Baader Helvea observe pour sa part que les mesures mises en oeuvre par le détaillant rhénan lui permettront d'éviter quelques difficultés en termes de liquidités. L'analyste en charge du dossier note cependant que les attentes envers Dufry sont trop élevées, le potentiel de repli demeurant significatif, d'autant plus que le président américain Donald Trump a interdit l'accès des Européens aux Etats-Unis durant un mois.

L'interdiction américaine va encore peser sur le titre, avertit la Banque cantonale de Zurich. Seul sujet de consolation, le premier trimestre est habituellement le moins important pour Dufry. Il reste donc à espérer que la situation se normalise d'ici le 3e partiel de 2020, lequel joue un rôle conséquent.

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