Paris (awp/afp) - L'agence de notation S&P Global Ratings a baissé jeudi la perspective de la note d'EDF à "négative", soulignant des "problèmes dans la gestion des projets" du groupe français, notamment les surcoûts dans les chantiers EPR en France et en Angleterre.
En donnant une perspective "négative" à la note d'EDF, S&P indique qu'elle pourrait l'abaisser à court ou moyen terme. Cette note est actuellement "A-", une notation attribuée aux émetteurs a priori solides mais susceptibles d'être affectés par des changements de la situation économique. Elle est la septième meilleure sur l'échelle à 22 rangs de S&P.
Cette révision reflète les "risques opérationnels accrus liés à une mauvaise gestion de nouveaux projets nucléaires complexes et la réduction potentielle de la marge de manoeuvre financière si d'autres risques se matérialisent", a justifié l'agence de notation dans un communiqué.
"Nous estimons que les nouvelles constructions nucléaires complexes en cours contribuent au cash-flow (capacité d'autofinancement, ndlr) libre d'exploitation très négatif du groupe et que les dépassements de coûts associés exacerbent la trajectoire d'endettement croissante de l'entreprise", a-t-elle complété.
S&P Global Ratings émet également des "incertitudes" sur leur capacité à créer de la valeur si d'autres problèmes survenaient pendant leur "durée de vie".
EDF a annoncé récemment que son énorme chantier de construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point C en Angleterre devrait coûter jusqu'à 3,3 milliards d'euros plus cher que prévu.
Ce montant s'ajoute à une facture alourdie de 1,5 milliard d'euros pour le chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche), qui multiplie les retards, à la suite des problèmes de soudures.
Cette "accumulation de problèmes" pourrait, selon l'agence de notation, "être préjudiciable à l'avenir du plan stratégique du groupe en matière d'énergie nucléaire", notamment en ce qui concerne d'éventuels projets nationaux ou internationaux supplémentaires.
Le PDG d'EDF a annoncé début octobre des "décisions concrètes" à venir sur la filière nucléaire qui vit "des moments difficiles".
Les problèmes plus particulièrement à Flamanville ont conduit le gouvernement à commander à l'ancien PDG de PSA Jean-Martin Folz un audit, qui doit être remis le 31 octobre.
afp/rp