En repli de 2,7% à 8,16 euros, EDF accuse la plus forte baisse du SBF 120, pénalisé par la nouvelle révision à la baisse de sa production nucléaire française pour 2022. Hier soir dans un communiqué, l'électricien public a averti que, dans le cadre de son programme de contrôles sur le parc nucléaire, sa production nucléaire devrait ressortir cette année entre 295 et 315 térawatts-heure (TWh) , contre 300 à 330 TWh jusque-là. L’estimation de production nucléaire pour 2023, actuellement de 340 à 370 TWh, sera ajustée dès que possible, a ajouté le groupe.
Le 13 janvier dernier, EDF avait une première fois abaissé sa fourchette d'estimation de 330-360 TWh à 300-330 TWh en raison du prolongement de l'arrêt des cinq réacteurs sur lesquels des problèmes de corrosion ont été décelés.
Dans le sillage de cette annonce, Jefferies a maintenu sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 16 euros sur le titre. En annonçant que la production 2023 serait mise à jour "dès que possible", EDF suscite une incertitude supplémentaire, observe le broker.
EDF n'a pas fourni d'estimation de l'impact financier, mais le bureau d'études a réalisé une prévision. En supposant qu'EDF doive racheter 15 TWh aux prix actuels du premier semestre 2022, soit environ 200 euros/MWh, ainsi qu'à un prix de couverture de 60 euros/MWh, cela implique une perte de 140 euros/MWh multipliée par 15 TWh. Cela donne une perte 2,1 milliards d'euros, soit 8 % de la capitalisation boursière.
En outre, le courtier note que Fitch a récemment abaissé la note de crédit d'EDF de A- à BBB+, et que Moody's et Fitch ont placé EDF sous une perspective négative, suite à la première réduction de la production nucléaire en janvier et aux mesures gouvernementales d'urgence. La mise à jour d'aujourd'hui pourrait exercer une pression supplémentaire sur la notation de crédit, conclut Jefferies.
EDF : dans le rouge
Publié le 08/02/2022 à 11:59
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