Certains groupes en difficulté, comme Texas Instruments et DuPont, qui ont abaissé leurs prévisions, suggèrent que les répercussions de la crise européenne se font d'ores et déjà ressentir outre-Atlantique.

"Nous commençons à ressentir les dommages collatéraux de la situation en Europe, ce qui se traduit par un abaissement des prévisions de bénéfices", commente Peter Bookvar, stratège chez Miller Tabak & Co.

Les estimations de croissance du bénéfice des groupes cotés sur l'indice S&P 500 au quatrième sont en nettes baisses depuis juillet. Selon les données Thomson Reuters, les bénéfices de ces entreprises devraient croître de 10,1% au quatrième trimestre contre une estimation de +15% début octobre et de +17,6% en juillet.

Vendredi, Wall Street a terminé la séance en nette hausse, portée par la volonté affichée de la quasi-totalité des pays de l'Union européenne de faire preuve de plus de rigueur budgétaire.

Les pays de la zone euro ont entamé une vaste refondation qui, après signature d'un nouveau traité auquel seule la Grande-Bretagne a décidé de ne pas s'associer, doit les porter rapidement vers une plus grande intégration économique et budgétaire.

Au terme de leur seizième sommet depuis le début de la crise de la dette fin 2009 et après plus de 10 heures d'intenses tractations, ils se sont entendus sur ce nouveau "pacte", qui repose notamment sur un contrôle plus strict des budgets nationaux et sur une réforme limitée du futur Mécanisme européen de stabilité (MES), qui sera désormais épaulé par la BCE.

Sur la semaine, le Dow a gagné 1,4%, le S&P 0,9% et le Nasdaq 0,8%.

Mais cette embellie pourrait être de courte durée, car l'incertitude demeure.

"Malheureusement, l'austérité en Europe va affecter les résultats des entreprises mondiales", prévient Chad Morganlander, gestionnaire de portefeuille chez Stifel, Nicolaus & Co.

Caroline Valetkevitch, Catherine Monin pour le service français